Le site WikiLeaks, qui a publié vendredi quelque 400 000 documents confidentiels révélant des mauvais traitements couverts par l'armée américaine lors de la guerre en Irak, «n'est pas anti-Américain», a assuré lundi son porte-parole, Kristinn Hrafnsson.

«Nous ne sommes pas anti-Américains», a déclaré M. Hrafnsson à la radio BBC 4, qualifiant de «totalement fausses» les accusations selon lesquelles WikiLeaks pourrait servir la propagande des islamistes radicaux.

«Un grand nombre de personnes soutenant WikiLeaks ont vraiment à coeur les principes de base et les idées qui sont à la base de la société américaine, le premier amendement, et ainsi de suite», a-t-il dit en référence à l'amendement de la Constitution des États-Unis garantissant la liberté d'expression.

«Il s'agit d'une coïncidence que des documents importants révélés ces derniers mois concernaient l'armée américaine», a-t-il ajouté, rappelant que le site avait par le passé publié des fichiers ciblant d'autres pays.

Les 400 000 rapports d'incidents publiés par le site, écrits de 2004 à 2009 par des soldats américains, relatent des cas de torture par les forces irakiennes, sur lesquels les Américains ont fermé les yeux, ainsi que «plus de 300 cas de torture commis par les forces de la coalition», selon le fondateur du site, Julian Assange.

Le vice-premier ministre britannique, Nick Clegg, a appelé dimanche l'administration américaine à «fournir sa propre réponse» à des allégations «très, très graves».

M. Assange a assuré samedi avoir voulu rétablir «la vérité» sur la guerre en Irak, mais Washington a condamné «la diffusion de toute information (...) faisant peser un risque sur la vie des soldats et des civils des États-Unis et de leurs alliés».

Ces accusations sont «les mêmes» que celles proférées lors de la publication de documents concernant la guerre en Afghanistan, en juillet dernier, qui n'ont causé aucun tort selon le porte-parole.

Il a rappelé que «les noms des personnes et les endroits sensibles» avaient été gommés des documents publiés vendredi.