Le principal porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) a nié jeudi tout lien entre le TTP et l'homme inculpé pour l'attentat manqué de Times Square à New York, dans un entretien téléphonique avec deux journalistes de l'AFP.

«Nous ne le connaissons même pas. Nous ne l'avons pas entraîné», a déclaré ce porte-parole, Azam Tariq, qui parlait depuis un endroit non précisé. Il a évoqué la possibilité que le suspect, Faisal Shahzad, ait été entraîné au Pakistan par un autre groupe.

La responsabilité de l'attentat manqué de Times Square a été revendiquée dans une vidéo diffusée dimanche et présentée comme émanant du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan). Les autorités américaines ont jusqu'à présent mis en doute la crédibilité de cette revendication.

Le suspect, Faisal Shahzad, d'origine pakistanaise et naturalisé américain, a été formellement inculpé de terrorisme mardi. Selon les autorités américaines, il a reconnu son implication dans l'attentat manqué à la voiture piégée de samedi.

Le porte-parole du TTP, dont la voix a été reconnue par les deux journalistes de l'AFP, a félicité Faisal Shahzad pour avoir tenté de faire exploser un 4x4 piégé à Times Square.

«Le travail qu'il a fait était formidable, et nous le louons pour ce travail, mais le fait est que nous ne connaissons même pas Faisal», a déclaré M. Tariq.

«Je démens cette revendication selon laquelle le TTP est impliqué dans cet événement. C'est de la propagande contre nous. Quand nous sommes impliqués dans quelque chose, nous le reconnaissons», a-t-il poursuivi.

«Il a pu être entraîné par n'importe quel autre groupe insurgé», a-t-il souligné.

Outre le TTP, des groupes extrémistes pakistanais comme le Jaish-e-Mohammad et le Lashkar-i-Jhangvi sont présents dans les zones tribales du nord-ouest du pays, proches de la frontière avec l'Afghanistan. On y trouve aussi des combattants étrangers venus d'Afghanistan, de pays arabes ou d'Asie centrale.

Selon la plainte déposée devant la justice américaine, Faisal Shahzad a reconnu avoir reçu un entraînement à la fabrication de bombes au Waziristan, l'une des zones tribales où sont présents les groupes extrémistes pakistanais et le réseau Al-Qaeda d'Oussama ben Laden.

Les autorités pakistanaises, qui se sont engagées à coopérer totalement avec les États-Unis dans l'enquête sur l'attentat manqué, ont jusqu'à présent donné peu d'indications sur les résultats de leurs investigations.

«Pour le moment, aucun indice concret n'a établi un lien entre (Faisal Shahzad) et un quelconque groupe au Pakistan», a déclaré à l'AFP un haut responsable pakistanais de la sécurité, sous le couvert de l'anonymat.