Une haute responsable de l'Union européenne (UE) a appelé lundi l'ONU à cesser de parler et à agir immédiatement pour respecter sa promesse de nommer une personnalité d'envergure à la tête d'une super-entité chargée des femmes.

«Cela fait assez longtemps qu'on parle de cela, il est temps d'agir», a déclaré à l'AFP Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la justice et de l'égalité des sexes, à l'occasion de la 54e session de la Commission de l'ONU sur le statut de la femme, qui s'est ouverte lundi à New York.

«Je m'attends à ce que de nombreuses femmes de tous les continents affirment qu'elles en ont assez d'entendre parler de cela (...) Tout le travail préparatoire a été fait. Qui aura le poste, cela m'est égal mais qu'on le fasse», a dit Mme Reding.

«Ou bien (l'ONU) est une organisation qui agit ou c'est un club où l'on fait des discours. Les femmes aimeraient que ce soit une organisation qui agit», a-t-elle ajouté.

En septembre dernier, l'Assemblée générale des Nations unies avait accepté la création au sein de l'ONU d'un nouveau département doté de forts pouvoirs qui rassemblerait sous sa coupe les activités de plusieurs organes déjà existants relatives aux questions concernant les femmes.

Elle avait adopté par consensus une résolution approuvant la formation de la nouvelle entité, devant être dotée d'un budget conséquent et dirigée par quelqu'un qui aurait le grade de secrétaire général adjoint sous l'autorité directe du chef de l'ONU, Ban Ki-moon.

À l'ONU, on indique que M. Ban doit annoncer son choix prochainement. Selon des informations de presse, la présidente du Chili Michelle Bachelet, dont le mandat prend fin ce mois-ci, figure parmi plusieurs femmes de renom qui pourraient obtenir le poste.

La session de la Commission du statut de la femme de l'ONU est l'occasion pour des dizaines de ministres et plus de 2 000 militantes de la cause des femmes de passer en revue pendant 12 jours l'évolution de la condition féminine dans le monde depuis la Conférence internationale de Pékin de 1995.