La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a exprimé jeudi des doutes sur la possibilité que les Palestiniens parviennent à un accord pour former un gouvernement d'union nationale, mais a dit vouloir conserver des options au cas où ce serait le cas.

«Nous doutons qu'il y ait un tel accord d'union. Il ne semble pas y en avoir un en préparation, mais nous ne voulons pas nous lier les mains au cas où un tel accord interviendrait», a dit Mme Clinton devant une commission du Congrès.

Les mouvements rivaux palestiniens Fatah et Hamas, en conflit depuis que ce dernier a violemment pris le contrôle de Gaza en juin 2007 après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne, ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente dans le cadre du dialogue du Caire pour un gouvernement d'union nationale.

Alors que ce dialogue doit reprendre prochainement en Égypte, Mme Clinton a insisté devant les parlementaires américains sur le fait qu'un gouvernement d'union devrait respecter des critères élevés de transparence.

«Aucune aide ne parviendra au Hamas ou à une entité contrôlée par le Hamas», a assuré la secrétaire d'État américaine, en réclamant 840 millions de dollars supplémentaires pour l'aide aux Palestiniens cette année.

Elle a promis que les États-Unis ne coopéreraient pas avec un gouvernement d'union nationale qui ne respecterait pas les critères internationaux pour la paix, comme la fin des violences contre Israël et la reconnaissance du droit d'Israël à exister.

Mme Clinton n'a pas explicitement dit que l'administration Obama refuserait de traiter avec un gouvernement d'union nationale à moins que les membres du Hamas qui y participent se conforment à ces principes.

«Si le gouvernement s'y conforme, c'est ce que nous recherchons», a-t-elle toutefois indiqué.

Une délégation du Hamas se trouve actuellement au Caire pour un nouveau cycle de pourparlers avec le Fatah, qui selon les médias égyptiens devrait démarrer dimanche.

Les efforts de l'Égypte pour réconcilier les deux mouvements rivaux ont jusqu'à présent achoppé sur la composition et les obligations d'un éventuel gouvernement d'union nationale.

Le dialogue de réconciliation avait été lancé le 10 mars au Caire à travers cinq commissions, mais a été ajourné début avril.

De l'issue du processus dépend notamment la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par une offensive israélienne du 27 décembre au 18 janvier (plus de 1.300 Palestiniens tués).

Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Gaza passe par lui. Elle a promis 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza et la relance de l'économie palestinienne.