Le leader français d'extrême droite Jean-Marie Le Pen, a évoqué sa retraite politique, en confiant à un hebdomadaire paru jeudi qu'il ne serait pas «candidat à nouveau» à l'élection présidentielle de 2012, sauf «circonstances exceptionnelles».

«Il faudrait des circonstances exceptionnelles pour que je sois candidat à nouveau», déclare dans une interview à Valeurs Actuelles le chef du Front national (FN), 80 ans, qui a disputé cinq présidentielles. En 2002, il avait réussi à accéder au second tour, déclenchant un séisme politique en France.

Interrogé sur sa succession à la tête du parti qu'il dirige depuis plus de 35 ans, M. Le Pen répond «qu'étant en responsabilité pour encore au moins deux ans» à la tête du FN, jusqu'au prochain congrès en 2010, «la question pour l'heure ne se pose pas».

Mais il souligne tout de même les atouts de sa fille, Marine, pour prendre la tête du parti face à Bruno Gollnisch, vice-président exécutif.

«Marine n'est pas populaire que sur son nom. Il y a sa personnalité, son charisme. Elle est sympathique et passe très bien dans les médias».

Il évoque aussi «une différence de génération» avec Bruno Gollnisch expliquant que par son âge «Marine est plus proche, forcément, des préoccupations des gens».

«Si la prochaine élection présidentielle a lieu en son temps, Marine aura 43 ans, Bruno 62 ans et moi 83 ans», relève-t-il.

M. Gollnisch et Marine Le Pen ont tous deux annoncé leur intention de briguer la succession du fondateur historique du parti lors du prochain congrès de 2010, tout comme Carl Lang, ancien secrétaire général du mouvement.

Le dernier scrutin présidentiel avait été perçu par de nombreux observateurs comme le combat de trop de Jean-Marie Le Pen, qui n'a obtenu que 10,44% des voix au premier tour, et son parti 4,29% aux législatives.

Ces mauvais résultats ont entraîné d'importantes difficultés financières pour le FN qui a été contraint de mettre en vente son siège historique de plus de 5000 mètres carrés près de Paris.

Au cours de sa carrière politique, l'ancien officier-parachutiste en Algérie s'est illustré par ses déclarations provocatrices et xénophobes. En avril, il a à nouveau qualifié les chambres à gaz de «détail» de la 2e guerre mondiale.