Le gouvernement tchèque a approuvé mercredi à Prague l'accord militaire dit SOFA régissant le déploiement des forces américaines sur la future base antimissile prévue sur le sol tchèque, a annoncé la ministre de la Défense, Vlasta Parkanova.

«L'accord règle la position juridique des militaires et du personnel civil», a déclaré Mme Parkanova, après une réunion du gouvernement.

«C'est un document qui compte 34 articles, la traduction tchèque fait 28 pages. La partie tchèque a imposé beaucoup de ses revendications», a ajouté la ministre.

Cet accord est l'ultime point qui restait à régler pour que le projet de déploiement du bouclier antimissile soit soumis au parlement tchèque, où rien ne prouve que la majorité requise soit obtenue, avec une opinion publique hostile.

«La chambre basse se penchera sur ce dossier en décembre au plus tôt, donc après l'élection du président des États-Unis», a précisé le premier ministre Mirek Topolanek, au cours de la conférence de presse.

La République tchèque et les États Unis avaient déjà signé en juillet un premier accord diplomatique bilatéral pour l'installation du puissant radar qui doit être couplé à dix intercepteurs en Pologne, afin de détruire en vol des missiles balistiques de longue portée.

L'accord SOFA pourrait être officiellement signé le 19 septembre prochain à Londres, en marge d'une réunion informelle des ministres de la Défense des pays membres de l'OTAN, selon le gouvernement tchèque.

Au terme du texte, la zone et les bâtiments de la station radar, prévue sur un ancien terrain militaire soviétique à Brdy, à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Prague, resteront en possession de la République tchèque, selon la ministre de la Défense.

La partie tchèque sera responsable de la sécurité extérieure et de la protection de la base, la sécurité intérieure incombant aux Américains.

«Les organes militaires des États-Unis sont autorisés à opérer hors de la station radar pour maintenir la discipline de leur personnel, mais seulement avec un accord et sous conduite de la partie tchèque», a précisé Mme Parkanova.

L'ensemble radar-intercepteurs est destiné selon Washington à prévenir d'éventuelles attaques de pays «voyous» comme l'Iran. Le projet suscite la colère de Moscou qui y voit une menace contre son propre territoire.

Peu avant la réunion du gouvernement tchèque, les menaces de riposte russes ont été réitérées: «Je ne peux pas exclure (...) que les sites du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque et des sites similaires potentiels soient choisis pour cible par nos missiles intercontinentaux, a déclaré le chef des forces stratégiques russes le général Nikolaï Solovtsov à Moscou.

Ces déclarations interviennent dans un contexte d'aggravation des tensions russo-américaines après le conflit russo-géorgien du mois d'août.