Asif Ali Zardari, veuf de l'ex-premier ministre Benazir Bhutto, élu samedi président du Pakistan par le Parlement et les assemblées provinciales, a prêté serment mardi, au cours d'une cérémonie retransmise en direct par les télévisions.

Il est devenu, pour cinq ans, le 14e président de la République Islamique du Pakistan, seule puissance militaire nucléaire du monde musulman, et succède à l'ancien général Pervez Musharraf, poussé à la démission il y a trois semaines par la nouvelle coalition au pouvoir, issue des législatives du 18 février.

M. Zardari, 53 ans, chef du principal pilier de cette coalition, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) dirigé jusqu'à sa mort par Mme Bhutto, avait, sans surprise, recueilli samedi plus de 70% des suffrages des élus du Parlement et des quatre assemblées provinciales.

Ce personnage est très controversé et relativement impopulaire dans son pays, où il est souvent désigné par le sobriquet de «M. 10%» -- en référence à des commissions prélevées sur des gros contrats -- et demeure le symbole de la corruption au sommet de l'État quand son épouse dirigeait le pays dans les années 1990.

Il est devenu président parce qu'il s'est imposé, malgré les réticences, à la tête du PPP à la mort de Mme Bhutto, qui était le chef de l'opposition à M. Musharraf jusqu'à son assassinat le 27 décembre 2007 dans un attentat suicide en pleine campagne électorale.