«La seule personne en qui mon mari peut avoir confiance, c'est moi», dit Cindy McCain, la riche héritière d'un empire de bière qui, après avoir surmonté une série de problèmes dont une dépendance aux médicaments, pourrait devenir la First Lady des États-Unis en novembre.

Tout à la fois discrète et séduisante, l'épouse du candidat républicain à la Maison-Blanche, 54 ans, joue un rôle déterminant dans la campagne de son mari, après avoir été réticente à accepter sa nouvelle candidature.

«J'ai dit 'bon sang, non!'. Je ne me sentais pas de recommencer et j'ai vraiment dû y réfléchir longtemps et profondément», admet-elle. Depuis «j'ai changé, je suis mieux dans ma peau, politiquement».

Blonde aux yeux bleus très clairs, svelte et le port altier, cette ancienne «pom-pom girl» et ex-reine de beauté de rodéo rencontre John McCain, de 18 ans son aîné, en 1979 à Hawaï, alors que le futur sénateur est officier de liaison dans la Marine et n'est pas encore divorcé de sa première épouse.

L'élégante jeune femme, diplômée en éducation, vit alors à Phoenix (Arizona, sud) et son nom de famille, Hensley, est connu dans toute la ville, ce groupe étant l'un des plus importants distributeurs de bière Anheuser-Busch aux États-Unis, connu notamment pour sa Budweiser.

Engagée dans des actions philanthropiques à travers le monde, elle fonde plusieurs organisations caritatives intervenant sur les mines antipersonnel ou les déformations faciales des enfants. En 1991, elle adopte une fillette dans un orphelinat du Bangladesh, Bridget, devenue le quatrième enfant du couple (le septième du sénateur).

Son mariage, d'abord, suscite des critiques en raison de l'importante différence d'âge et de sa fortune. Celle qui préside désormais l'empire familial a récemment révélé un revenu personnel de six millions de dollars par an.

Puis elle a essuyé de virulentes attaques durant la première campagne présidentielle de son mari en 2000, quand des rumeurs avaient voulu faire croire que Bridget était le fruit d'une union adultère de John McCain avec une Noire.

Dans les années 90, elle s'est débattue avec d'importantes douleurs au dos et avait dû confesser sa dépendance aux analgésiques, qu'elle ponctionnait dans les stocks d'une organisation humanitaire qu'elle dirigeait. Elle a plus tard confié que cet épisode les avait «presque détruit tous les deux». Mais elle s'était relevée, avait participé aux réunions des 'Drogués anonymes' et les charges avaient été abandonnées.

Le cancer de la peau de son mari, une attaque cérébrale qui l'avait laissée paralysée et dont elle a mis huit mois à se remettre, un scandale autour du financement de la campagne du sénateur. «Elle s'est battue», confie une proche, Sharon Harper. Selon elle, le déploiement de son fils en Irak a été déterminant dans son engagement au côté de son mari. «Elle ne voulait pas confier son enfant à un autre politicien».

«La seule personne en qui mon mari peut avoir confiance, c'est moi», dit-elle volontiers, rancunière. «Je suis la seule qui lui dis exactement ce que je pense et ce qui ne va pas».

La belle quinquagénaire, que nombre de blogueurs comparent à une «Stepford wife», du nom de ce film où les hommes transforment leurs femmes en robots, lui dispense des conseils. «Elle l'apaise», dit le haut conseiller de McCain, Mark Salter.

Si John McCain était élu le 4 novembre, elle annonce d'emblée qu'elle installera «une famille traditionnelle à la Maison-Blanche», ne «participera pas aux réunions ministérielles» et «ne fera pas partie du processus, c'est le boulot de (son) mari».