La Banque centrale d'Iran sera désormais chargée de sélectionner les banques étrangères où seront déposés les revenus du pétrole iranien, afin d'atténuer l'impact des sanctions internationales sur le dossier du nucléaire, rapporte samedi la presse iranienne.

La Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC), chargée de placer l'argent du pétrole sur des comptes étrangers, choisissait jusqu'alors les établissements bancaires de façon indépendante.

«La NIOC devra désormais déposer 100% des revenus des exportations de brut sur des comptes en banque étrangers choisis par la Banque centrale d'Iran», a annoncé la télévision publique, citant une nouvelle directive du gouvernement.

La télévision n'a pas précisé ce que seraient les critères de sélection des banques. Les gouvernements de l'Union européenne ont fait pression sur les institutions financières européennes pour qu'elles réduisent leurs activités avec l'Iran afin de persuader la République iranienne de coopérer sur le dossier nucléaire. Les capitales occidentales souhaitent également que les banques asiatiques prennent leurs distances avec l'Iran.

«La décision a été prise en raison d'une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, pour que les ressources financières de l'Iran ne puissent pas être bloquées dans les banques étrangères», a déclaré un responsable du ministère du Pétrole sous le sceau de l'anonymat, cité par le journal Sarmayeh.

«De nombreuses banques étrangères, et même certaines banques chinoises, ont cessé leurs opérations financières avec l'Iran et ces restrictions augmentent de jour en jour», a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté trois trains de sanctions pour amener l'Iran à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Les grandes puissances accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil, ce que la République islamique dément.

De leur côté, l'UE et les États-Unis ont également pris des mesures unilatérales pour restreindre les activités des plus grandes banques iraniennes.

Les exportations de brut constituent de loin la première source de revenus de l'Iran, deuxième exportateur de l'Opep.

À la faveur de la flambée des cours du pétrole, l'Iran a engrangé 29,5 milliards de dollars de recettes pétrolières lors des quatre premiers mois de l'année iranienne qui a débuté le 20 mars.

En juin, des médias avaient rapporté que Téhéran avait viré des dizaines de milliards de dollars de banques européennes vers d'autres institutions, de crainte que de nouvelles sanctions ne l'empêche d'accéder à ses comptes. L'Iran avait démenti ces informations.