Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a assuré samedi le président Hamid Karzaï de la volonté du gouvernement français de se tenir au côté du peuple aghan, au premier jour d'une visite surprise en Afghanistan.

Arrivé samedi à Kaboul, le ministre français s'est entretenu avec le président Karzaï à qui «il a assuré que le gouvernement français se tenait au coté du peuple d'Afghanistan», a indiqué la présidence afghane dans un communiqué.

«Le président a remercié le gouvernement français d'apporter son soutien à l'Afghanistan en matière de sécurité et de reconstruction», poursuit le communiqué.

Puis le ministre français s'est rendu en avion dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, pour rencontrer les renforts militaires français déployés sur une base comptant également des soldats afghans et américains, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Hervé Morin s'était déjà rendu en Afghanistan à deux reprises, en septembre et en décembre 2007, pour de brèves visites.

Il devait rencontrer samedi les membres du contingent militaire français à Kaboul et Kapisa avant de saluer, dimanche, le détachement de l'Armée de l'Air stationné à Kandahar (sud).

«Je suis venu apporter un message de solidarité et de confiance aux hommes du 8e Rpima et dire aux autorités afghanes que la victoire ne peut pas être que militaire. La sécurité, la gouvernance, le développement, ce sont les trois axes majeurs pour redonner la sérénité à l'Afghanistan», a déclaré M. Morin à son arrivée.

Selon lui, «l'essentiel des forces rebelles provient désormais des pays voisins, notamment du Pakistan, dans un rapport de 80 à 20 (20% d'Afghans). Il ne s'agit pas de diaboliser le Pakistan mais de lui rappeler ses responsabilités».

«Il n'y a pas d'autre choix» que la présence militaire internationale. «Partir serait une idée folle, il ne faut pas oublier ce qu'était le régime des talibans, un joug abominable», a ajouté M. Morin.

La France avait annoncé début avril au sommet de l'OTAN à Bucarest le déploiement d'un bataillon français supplémentaire de 700 hommes au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (Isaf).

Ces renforts, constitués pour l'essentiel de soldats du 8e Régiment parachutiste d'infanterie de marine (8e Rpima), sont en cours de déploiement dans la province de Kapisa.

Si les violences sont moins fréquentes dans la province de Kapisa que dans le sud du pays, des incidents y sont régulièrement recensés, en particulier dans le district de Tagab, qui contrôle un accès stratégique à la capitale.

Des soldats américains y sont pour le moment déployés.

La bataillon français devrait être au complet fin août.

Le contingent français en Afghanistan compte actuellement quelque 2000 soldats, dont près d'un millier à Kaboul. Près de 170 militaires servent également à Kandahar (sud), où sont stationnés trois Super-Etendard et trois Mirage 2000D qui apportent un soutien aérien.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière en Afghanistan depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70 000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'OTAN, l'autre sous commandement américain.