La prolongation de la mission militaire française en Afghanistan sera soumise au vote du parlement où la droite, majoritaire, défend la poursuite de l'engagement aux côtés des Américains, a annoncé vendredi le premier ministre François Fillon.

Cette annonce survient au lendemain des funérailles nationales de dix soldats français tués dans des combats, en début de semaine, avec les talibans en Afghanistan.

Depuis une récente révision de la Constitution, il est prévu que le gouvernement soumette à l'autorisation du Parlement la prolongation d'une intervention des forces armées françaises à l'étranger, lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois.

L'Assemblée nationale et le Sénat voteront. En cas de désaccord entre eux, les députés auront le dernier mot.

Le vote suivra une déclaration du gouvernement et un débat, qui auront lieu au cours de la session extraordinaire du Parlement à partir du 22 septembre.

Selon un sondage publié vendredi, une majorité de Français (55%) souhaiteraient le retrait des troupes françaises du pays, «car la France s'enlise dans un conflit sur lequel elle n'a pas de prise».

À l'inverse, 36% penseraient qu'il faut maintenir les troupes, car elles participent à la lutte contre le terrorisme international». 9% ne se prononcent pas.

L'UMP, parti de droite majoritaire, a soutenu vendredi dans un communiqué le choix du gouvernement de ne pas remettre en cause la présence française en Afghanistan, défendant «une mission juste» contre les talibans.

Le Parti socialiste a lui réclamé un changement de «stratégie» en Afghanistan.

Environ 3000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan, au sein de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'OTAN, principalement à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale.