Selon une source judiciaire à N'Djamena, l'ancien président Hissène Habré et onze chefs rebelles tchadiens ont été condamnés à mort par contumace vendredi par la Cour criminelle de N'Djamena, qui les a jugés «coupables d'atteinte à l'ordre constitutionnel, à l'intégrité et à la sécurité du territoire».

Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, avant d'être renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno.

Réfugié au Sénégal depuis 1991, il est poursuivi pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture, et le Sénégal a récemment modifié sa Constitution pour pouvoir le juger.

Me El Hadji Diouf, un des avocats d'Hissène Habré au Sénégal, a refusé vendredi de commenter l'annonce de la condamnation à mort de l'ex-président tchadien à N'Djamena, affirmant que «tout cela est une manipulation» et que la presse devrait «vérifier la source de l'information».

«Je refuse de commenter cette annonce, je ne veux pas me faire piéger par des gens mal intentionnés et donner du poids et du crédit au mensonge», a réagi l'avocat, apparemment très en colère, interrogé au téléphone par l'AFP à Dakar.

«Tout cela, c'est de la manipulation, c'est à vous journalistes de faire des recherches, de vérifier la source de l'information: il faudrait demander où ça a eu lieu, devant quelle forme de juridiction et devant quel juge, et qui a assisté au procès!», a ajouté Me El Hadji Diouf.