Le nouveau Parlement zimbabwéen sera convoqué lundi mais l'opposition, qui a remporté les élections générales fin mars, n'a pas encore décidé si elle participerait à la cérémonie de prestation de serment, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

«La prestation de serment du septième Parlement aura lieu le lundi 25 août dans l'enceinte du Parlement», a annoncé dans un communiqué le service de communication de cette institution.

Le président Robert Mugabe ouvrira officiellement les travaux du Parlement le lendemain, a indiqué un administrateur du Parlement lors d'une conférence de presse.

«Après la cérémonie de prestation de serment, les membres de la Chambre des députés et du Sénat vont respectivement élire le président et son adjoint», a expliqué Austin Zvoma.

Les deux factions du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) n'ont pas décidé si leurs représentants siégeront au Parlement, cinq mois après avoir été élus.

«Seulement après avoir rencontré les parlementaires et les dirigeants du parti, pourrons-nous dire notre position par rapport au Parlement», a déclaré à l'AFP le directeur exécutif du MDC Lovemore Moyo.

Ce parti a simplement souligné ne pas avoir «consenti à la convocation du nouveau Parlement», une décision qui «décapiterait le dialogue» en cours.

L'administrateur du Parlement a cependant précisé que les élus «ne pourront participer aux travaux du Parlement avant de prêter serment».

Une petite faction dissidente du MDC menée par Arthur Mutambara a de son côté indiqué que son conseil national, réuni mercredi, déciderait de leur participation au Parlement.

Le MDC, mené par le leader de l'opposition Morgan Tsvangirai, avait enregistré une victoire historique lors des élections générales du 29 mars en emportant avec ses 100 sièges le contrôle de la Chambre des députés, aux mains du parti présidentiel depuis 28 ans.

Sa majorité repose toutefois sur le soutien de la faction dissidente. Cette dernière, avec dix sièges supplémentaires, pourrait décider de rejoindre le parti au pouvoir, qui a remporté 99 sièges, et ainsi faire basculer la majorité dans le camp présidentiel.

La convocation du Parlement, qui devrait entraîner la formation immédiate d'un gouvernement, a pris cinq mois de retard en raison de la publication tardive des résultats des législatives et la tenue du second tour de la présidentielle, organisé sur fond de violences et boycotté par l'opposition fin juin.

Pouvoir et MDC avaient ensuite engagé des pourparlers pour débloquer la situation née de la reconduction du président Robert Mugabe, 84 ans dont 28 ans au pouvoir.

Ces négociations sur un partage du pouvoir, suspendues le 12 août, n'avaient toujours pas repris mercredi, trois jours après un sommet régional ou pouvoir et opposition s'étaient engagés à poursuivre le dialogue, a indiqué la présidence sud-africaine