La Géorgie a indiqué avoir demandé mardi une «assistance militaire» à l'OTAN notamment pour remplacer son système de radars détruit par l'offensive russe, lors d'une réunion des représentants des pays de l'Alliance atlantique à Bruxelles.

Interrogé lors d'une conférence de presse sur le point de savoir s'il avait demandé une «assistance militaire» à l'OTAN, le représentant géorgien auprès de l'Alliance atlantique, Revaz Eshdze, a répondu par l'affirmative.

«Pour commencer, nous avons des difficultés avec notre système radar qui a été détruit et nous avons demandé de nouveaux équipements», a-t-il dit.

Il s'est refusé à donner des détails sur les autres demandes d'assistance formulées lors d'une rencontre avec les ambassadeurs des 26 pays de l'OTAN mais il a souligné attendre «une réaction dès que possible».

«Nous travaillons avec le Conseil militaire de l'OTAN et nous avons discuté de toutes les possibilités, y compris l'assistance militaire», a-t-il encore ajouté.

Sur un autre point, l'adhésion souhaitée par la Géorgie à l'OTAN, le représentant de Tbilissi a reconnu que les pays de l'Alliance restaient divisés sur cette perspective, refusée énergiquement par Moscou.

«Nous avons bénéficié (lors de la réunion) de la solidarité des alliés mais certaines nations sont très loin d'une position commune» au sujet de l'entrée de la Géorgie dans l'OTAN, a-t-il admis.

«Il n'y a toujours pas de consensus sur cette question», a ajouté M. Eshdze.

La candidature de la Géorgie, soutenue par Washington, divise l'Alliance.

Lors d'un sommet en avril à Bucarest, les dirigeants des pays membres s'étaient engagés à terme à admettre la Géorgie et l'Ukraine en leur sein mais leur avaient refusé le statut de candidat dans l'immédiat, sous la pression de la France et de l'Allemagne en particulier, soutenues par un groupe d'une dizaine de pays.

Décision avait été prise de reporter l'examen de ces candidatures lors de la réunion de l'OTAN prévue en décembre.

«Cela a été une grande erreur de la part des alliés car cela a donné un feu vert à la Russie» pour gérer comme elle l'entend son contentieux avec Tbilissi, a affirmé le représentant géorgien.

Selon certains analystes, l'offensive militaire ratée qu'a lancée la Géorgie en Ossétie du sud pourrait avoir compromis ses chances de devenir membre de l'OTAN.

«Il est de plus en plus clair que les Russes n'acceptent pas que la Géorgie ou l'Ukraine deviennent membre de l'OTAN. C'est une de leur ligne rouge», a souligné mardi le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, dans une interview.

«L'élargissement de l'OTAN à la Géorgie doit désormais être ajourné», a pour sa part affirmé le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini.