La vague d'expulsions brutales de Congolais en situation irrégulière en Angola s'accélère, avec plus de 70 000 refoulés en deux mois, à l'approche des élections législatives angolaises du 5 septembre.

«Près de 72 000 Congolais expulsés ont été enregistrés en juin et juillet», a déclaré jeudi à l'AFP à Kinshasa le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Christophe Illemassene.

Dès 2003, les autorités angolaises avaient annoncé qu'elles expulseraient les étrangers en situation irrégulière dans la perspective des premières législatives en Angola, le 5 septembre, depuis la fin d'une guerre civile de 27 ans.

«De décembre 2003 à juillet 2007 environ 140 000 Congolais ont été expulsés», selon le dernier rapport d'OCHA publié fin juillet.

«Environ 150 000 personnes de plus pourraient être concernées», prévient l'organisation.

Les expulsés entrent en RDC par différents points dans toutes les provinces frontalières: Bandundu (sud-ouest), Bas-congo (ouest), Kasaï-occidental et Kasaï-oriental (centre), Katanga (sud-est).

Ils sont dépouillés de leurs biens et dans un état d'extrême vulnérabilité, selon les ONG sur place.

Au Kasaï occidental, plus de 500 femmes (sur un total de 6263 expulsés du 31 mai au 16 juin) ont déposé plainte pour violences sexuelles.

Dans la province voisine du Bandundu, le docteur Philémon Sikulisimwa, coordonnateur d'une mission inter-agences, affirmait récemment à l'AFP qu'outre les viols, «plus de 2500 personnes» s'étaient plaintes de «sévices corporels « lors de fouilles par les policiers angolais jusque dans leurs partie génitales pour chercher d'éventuels diamants.

La plupart des Congolais en Angola espèrent s'enrichir dans l'exploitation artisanale du diamant.

Kinshasa est souvent accusé de mollesse et d'indifférence face à ce problème.

Le directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur a expliqué à l'AFP qu'il était «difficile de les regrouper car la plupart d'entre eux sont hébergés dans des familles d'accueils», ajoutant que, quelques mois après leur expulsion, «ils retournent en Angola».

Plus d'un million de Congolais séjournent en Angola, selon le ministère congolais de l'Intérieur.