Le général serbe Ratko Mladic, recherché pour génocide par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, s'est caché dans plusieurs édifices militaires et des appartements à Belgrade entre 2002 et 2005, indique un responsable serbe dans un magazine allemand.

«Du 1er juin 2002 à fin 2005, il a cherché refuge dans trois édifices militaires et de nombreux appartements de Belgrade», affirme Rasim Ljajic, membre du gouvernement serbe et président du Conseil national en charge de la coopération avec le TPI, dans un entretien publié cette semaine par l'hebdomadaire Der Spiegel.

«De nombreuses personnes étaient au courant de ses cachettes parmi les militaires mais elles se sont tues en raison de menaces massives mais aussi par conviction», ajoute le responsable serbe.

En revanche, «peu de personnes avaient connaissance du séjour de Mladic à Belgrade», a-t-il souligné.

«Jusqu'en 2000, personne ne l'a sérieusement recherché», reconnaît M. Ljajic, appelant Mladic à se rendre à la justice internationale.

L'ancien officier serbe, âgé de 66 ans, est le plus recherché des criminels de guerre depuis l'arrestation fin juillet à Belgrade de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic.

«L'arrestation de Karadzic a prouvé que chaque camouflage et chaque cachette sont découverts un jour», a indiqué M. Ljajic.

Inculpé par le TPI à La Haye de génocide et crimes contre l'humanité pour le massacre de 8.000 musulmans à Srebrenica durant la guerre de Bosnie (1992-1995), Mladic est en fuite depuis plus d'une dizaine d'années.