Des leaders du principal parti zimbabwéen d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), étaient réunis mardi à Harare pour débattre d'une participation éventuelle à de futures négociations directes avec le régime, selon des sources au MDC.

«Le conseil permanent (du MDC) tient sa réunion régulière, et bien sûr le protocole d'accord sera un des principaux points de discussion», a déclaré à l'AFP une source du parti, qui a requis l'anonymat.

Ce protocole doit définir les principes directeurs, le cadre et l'ordre du jour d'éventuelles négociations afin de résoudre la crise politique née des élections.

Le chef du MDC Morgan Tsvangirai participe à cette réunion, qui intervient après des rencontres organisées la semaine dernière à Pretoria, puis lundi à Harare, entre des représentants du MDC et du parti zimbabwéen au pouvoir, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF).

Selon certains médias sud-africains, des négociations entre les deux partis pourraient débuter dès jeudi, ce qu'a démenti M. Tsvangirai. «Nous ne signerons pas tant que nos conditions ne sont pas remplies», a-t-il déclaré au quotidien sud-africain The Star paru mardi.

Avant toute négociation, le MDC réclame notamment la fin des violences et la libération de quelque 1.500 prisonniers politiques.

Une autre source de l'opposition a évoqué des pressions de la part de la médiation sud-africaine pour accepter le protocole et débuter les négociations avant la venue vendredi à Pretoria du président de la Commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping.

Le Zimbabwe traverse une grave crise politique depuis les élections générales, dont le premier tour le 29 mars a été suivi d'une généralisation des violences politiques.

Ecoeuré par ces attaques, M. Tsvangirai, arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, s'était retiré de la course. Le régime avait maintenu le 27 juin le second tour que le président sortant Robert Mugabe, seul en lice et au pouvoir depuis 1980, avait remporté.

Lundi, les États-Unis ont assuré qu'ils continueraient à faire pression sur le Zimbabwe après le rejet vendredi à l'ONU d'un projet de sanctions contre Harare.