L'ancien président sud-africain Nelson Mandela fête vendredi son 90e anniversaire en famille, dans le village rural qui l'a vu grandir, loin de la pluie d'hommages et de voeux appelés à saluer l'homme d'Etat le plus populaire au monde.

La famille du Prix Nobel de la Paix (1993), devenu un symbole planétaire de réconciliation, a préparé une fête intime, une «surprise» dont rien n'a filtré, à la résidence où Mandela séjourne une partie de l'année avec son épouse Graça Machel, à Qunu dans le sud-est de l'Afrique du Sud.

Pour Mandela et Machel, veuve de l'ancient président mozambicain Samora Machel, la fête marquera aussi leur 10e anniversaire de mariage.

Samedi, Qunu accueillera des festivités plus pompeuses, avec quelque 500 invités chez Mandela, dont Thabo Mbeki, qui prit sa suite en 1999 à la présidence du pays, et Jacob Zuma actuel chef du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et à ce titre leur probable successeur en 2009.

Médias et grand public n'ont pas été conviés aux célébrations.

Les proches de Mandela, à l'apparence de plus en plus frêle, veulent le préserver après des semaines d'activités intenses pour un nonagénaire, à l'image de sa présence fin juin à Londres à un concert géant pour la lutte contre le Sida.

Toute la semaine, les médias sud-africains ont regorgé d'hommages, de messages, de témoignages, disant l'immense gratitude du pays envers l'homme qui guida la transition pacifique du régime d'apartheid -qui l'incarcéra 27 ans- à la démocratique multiraciale advenue en 1994.

Dans plusieurs villes d'Afrique du Sud, des fêtes, concerts, manifestations sportives, sont prévus ce week-end en hommage au vieil homme.

Depuis des mois, un site internet dédié à ce 90e anniversaire, www.happybirthdaymandela.com, recueille et affiche en boucle des dizaines de milliers de messages de puissants, célébrités ou anomymes émanant de tous pays, et invite à contribuer financièrement à sa Fondation caritative.

Cet engouement, comme les voeux et félicitations qui devraient affluer vendredi, attestent à quel point le monde reste inspiré par l'héritage du «colosse moral» qu'est Mandela, selon le mot de son ami, l'archevêque et Prix Nobel de la Paix (1984) Desmond Tutu.