Trois Palestiniens ont été tués et une quarantaine d'autres blessés samedi dans la ville de Gaza dans de nouveaux affrontements entre les forces du Hamas et des militants du Fatah rival, ont rapporté des sources médicales et le mouvement islamiste.

Le Hamas a précisé dans un communiqué qu'un de ses policiers et un membre des Brigades Ezzedine al-Qassam, sa branche armée, figuraient parmi les tués.

Le troisième mort n'a pas été immédiatement identifié tandis que le bilan des blessés s'établissait à une quarantaine, selon le directeur général des services d'urgence de la bande de Gaza, Mouawiya Hassaneine.

Les violences ont éclaté lorsque les forces du Hamas ont tenté d'arrêter dans le quartier de Choujaïya des membres du clan familial Helis présumés responsables d'un attentat à la bombe du 25 juillet.

Cinq membres des Brigades Ezzedine al-Qassam et une fillette de cinq ans avaient été tués dans l'explosion, près d'une plage de la ville de Gaza, qui a aussi fait une vingtaine de blessés.

La tension a encore monté samedi, quand le Hamas a accusé le Fatah du président Mahmoud Abbas d'avoir enlevé un de ses dirigeants politiques à Naplouse, en Cisjordanie, Mohammad Ghazal. Ce dernier a ensuite été relâché, a déclaré sa famille.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, a de son côté formellement accusé plusieurs membres éminents de la famille Helis d'être «responsables de l'attentat à la bombe du 25 juillet».

«Il y a déjà eu plusieurs arrestations, et il y en aura beaucoup d'autres. Nous avons demandé à la police d'être ferme», a-t-il ajouté.

Il a aussi accusé la famille Helis et d'autres familles qu'il n'a pas nommées «de se retrancher dans un complexe de maisons à Choujaïya, et d'avoir tiré des obus de mortier contre la police du Hamas, ainsi qu'une roquette contre le centre-ville de Gaza, qui n'a miraculeusement pas fait de blessé».

Contacté par l'AFP, Adel Helis, un important dirigeant du Fatah, a démenti.

«Nous n'avons tiré ni roquette ni obus de mortier, et le Hamas commet des crimes», a-t-il dit, précisant avoir demandé à tous les courants palestiniens d'user de leur influence «pour que ces crimes cessent».

Ahmed Helis, autre important dirigeant du Fatah à Gaza, a ajouté que les «forces du Hamas avaient assiégé notre maison et commencé à la bombarder avec des obus de mortier à partir de 05H30 locales (02H30 GMT)» mais a refusé toute rédddition.

Le Hamas a accusé le Fatah d'être à l'origine de l'attentat du 25 juillet et a depuis arrêté plus de 300 personnes, pour la plupart membres du Fatah, dans la bande de Gaza.

Un des chefs du Fatah, Ibrahim Aboul Naja, membre du Comité exécutif du parti, figurait parmi les personnes arrêtées mais a été relâché samedi par le Hamas, selon son fils Wahel.

«Il est revenu à la maison épuisé, mais en bonne santé», a-t-il dit à l'AFP.

Un responsable du gouvernement du Hamas à Gaza a aussi annoncé la libération imminente de 10 autres membres du Fatah arrêtés ces derniers jours.

Le Fatah a nié toute implication dans l'explosion du 25 juillet, affirmant qu'elle résultait de conflits internes au sein du Hamas. Il a ensuite lancé une vague d'arrestations de membres du mouvement islamiste en Cisjordanie.

Les deux mouvements palestiniens sont en conflit depuis le coup de force du Hamas à Gaza en juin 2007 contre le Fatah du président Abbas, qui ne contrôle plus aujourd'hui que la Cisjordanie.

Israël craint une reprise des tirs palestiniens de roquettes à la suite de ces tensions, et les services d'urgences des localités limitrophes de la bande de Gaza ont été mis en état d'alerte, selon la radio militaire. Une trêve des violences entre Palestiniens de Gaza et Israéliens est en vigueur depuis le 19 juin.