La présidence française de l'Union européenne veut mener des démarches médiation «dans les plus brefs délais» en Russie et en Géorgie face aux tensions dans les régions séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, a-t-elle indiqué samedi.

«La présidence invitera ses partenaires de la troïka (comportant des représentants de la présidence de l'UE, de la Commission européenne et de la présidence de l'UE à venir, ndlr) à effectuer des démarches à Moscou et à Tbilissi dans les meilleurs délais», a-t-elle souligné dans un communiqué.

Exprimant sa «vive préoccupation face à la montée des tensions» en Abkhazie et en Ossétie du Sud, la présidence de l'UE a appelé «les parties à éviter tous les actes pouvant contribuer à l'aggravation» de la situation.

L'UE «appelle les parties au dialogue dans les formats de négociation existants», ajoute-t-elle, et «est prête à appuyer» la mise en oeuvre d'efforts de négociation.

Le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère Javier Solana, qui s'est entretenu vendredi au téléphone avec la ministre géorgienne des Affaires étrangères Eka Tkechelachvili, lui a fait part de sa «vive préoccupation» à propos de la situation, et de sa «désapprobation face à l'incursion aérienne russe dans l'espace géorgien», indique un communiqué séparé.

M. Solana «appelle toutes les parties à la retenue et à faire tous les efforts pour atténuer les tensions», ajoute-t-il, soulignant qu'«une solution à la crise ne pourrait être trouvée qu'à travers le dialogue politique».

La commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Fererro-Waldner a soutenu vendredi l'idée d'une médiation internationale pour éviter un «conflit armé» entre la Géorgie et la Russie au sujet de l'Abkhazie.

Elle a suggéré la constitution d'un «quartet» diplomatique, incluant les parties concernées, «avec l'Union européenne et peut-être l'OSCE», l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

La situation n'a cessé de s'aggraver ces derniers jours dans les deux territoires indépendantistes pro-russes, sur fond de rivalité entre les États-Unis, qui soutiennent l'adhésion de la Géorgie à l'OTAN, et la Russie, accusée par Tbilissi de vouloir annexer l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.