Avec Xavier Dolan, la cinéaste Alice Rohrwacher fait partie de la frange «jeunesse» de cette compétition officielle. À 31 ans, celle qui a été révélée à la Quinzaine des réalisateurs il y a trois ans grâce à Corpo Celeste propose Le Meraviglie, un deuxième long métrage.

Parsemé de jolis moments, ce film naturaliste est campé dans la campagne italienne au sein d'une famille où l'on pratique la notion de simplicité volontaire. Et, pour les enfants de la famille, le sens de la débrouillardise. 

C'est là que vit Gelsomina (Alexandra Lungu), une adolescente qui travaille avec ses parents et ses trois jeunes soeurs dans une ferme où l'on produit du miel. Le père (Sam Louvyck) étant préoccupé par l'arrivée imminente de la fin du monde, la petite famille est complètement centrée sur elle-même et vit en marge de la société.

Pour arrondir des fins de mois difficiles, la famille accepte toutefois d'accueillir un jeune délinquant à la faveur d'un programme de réinsertion sociale. Une nouvelle paire de bras à la ferme n'est certes pas de refus.

L'équilibre jusque-là fragile de la famille, on le devine, sera non seulement perturbé par l'arrivée de ce garçon qui ne dit mot, mais aussi par la venue dans les parages d'une équipe du Village des merveilles, une émission de téléréalité dans laquelle les talents de familles paysannes sont mis en valeur. Et dont la présentatrice-vedette est interprétée par Monica Bellucci. Les filles, bien entendu, veulent y participer. La ferme étant menacée de faillite, le père accepte à contrecoeur.

Le récit n'est pas tout à fait maîtrisé et s'étire parfois en longueur, mais il est clair que la réalisatrice italienne possède un style qui annonce de belles choses.