C’était un retour à ce que l’on connaît : un gala des prix Gémeaux dans toute sa splendeur. L’occasion pour les artisans de la télévision de se réunir, de célébrer leur industrie et leur travail. Un retour apprécié par tous, que certains décrivaient même dimanche comme un soulagement.

« C’est le fun de revoir les collègues et les camarades. Les gens sont contents d’être là. Il y a quelque chose de familial. » L’un des grands gagnants de la soirée, le comédien et auteur François Létourneau, un sourire aux lèvres et un trophée Gémeaux en main, témoignait de sa joie d’être au gala dimanche. Oui, « ça fait toujours plaisir de recevoir une reconnaissance » telle que les prix que lui et son équipe ont reçus pour la série C’est comme ça que je t’aime. Mais c’est aussi gratifiant de pouvoir célébrer la télévision avec le reste du milieu, lors de cette soirée où il est mis à l’honneur, expliquent son équipe de producteurs et lui.

« Ça fait du bien de retrouver quelque chose de confortable, ajoute le producteur Charles Ohayon. La télévision représente tellement pour le Québec. C’est notre télévision. Son succès, ce sont nos propres projets. »

Dimanche soir, on célébrait ceux qui ont gardé vivante la télévision québécoise, permettant à tant de gens d’y trouver du réconfort, particulièrement ces deux dernières années. Cela faisait longtemps que tous ne s’étaient pas réunis ainsi.

C’est vraiment particulier. Je suis privilégiée, le repos de la pandémie m’a fait beaucoup de bien. De célébrer tellement d’artisans que j’admire, je trouve ça vraiment le fun.

Marianne Fortier, qui était nommée pour le premier rôle féminin dans une série dramatique annuelle pour son rôle dans Nous

En sortant du Théâtre Maisonneuve, lauréats et présentateurs de la soirée défilent dans la salle de presse. Après leur passage sur scène suivaient les flashs, les questions des journalistes. Le train-train habituel… auquel on n’avait plus vraiment l’habitude finalement. L’humeur était particulièrement à la fête.

Julie Snyder est de ceux qui ont pu continuer à travailler durant les deux dernières années. Sur le tapis rouge, elle s’est réjouie du retour à la normalité. « Je suis contente, parce que c’était des conditions difficiles ces dernières années — et je ne me plains pas, je n’étais pas préposée aux bénéficiaires, a-t-elle dit. Ça mettait une pression oppressante sur l’équipe. Que cette pression soit disparue, ça soulage. Maintenant, on a le cœur plus léger. »

Les grands gagnants et l’animatrice

François Létourneau, dont la série a obtenu un dixième prix, reste terre à terre. « Des fois, on ne gagne pas et c’est correct aussi. Ce n’est pas parce qu’on ne gagne pas que ce qu’on a fait n’était pas bon, dit-il. C’est beau de voir tous les artisans, les acteurs, la direction photo, le montage, la musique être célébrés. Ce qui fait une bonne série, c’est l’ensemble. » Un souhait pour la suite ? « On va faire une saison trois, souhaitons qu’elle soit bonne ! », lance-t-il.

Florence Longpré a elle aussi été récompensée maintes fois dimanche pour son travail avec Audrey est revenue. Elle a notamment fini la soirée avec le trophée du meilleur premier rôle féminin dans une comédie. Si elle nous explique que le projet n’aura pas de suite, la prolifique scénariste et actrice (qui a été récompensée en 2019 et 2020 pour sa précédente série, M’entends-tu ?) affirme aussi qu’elle a appris à prendre des pauses dans la création. « Ne serait-ce que pour croire encore en tes idées. Il y a tout le temps quelque chose qui foisonne, mais ça fait du bien d’arrêter juste pour retomber en amour avec ce que je suis en train de faire. Ça donne un second souffle et ça fait aussi qu’on ne pète pas au frette ! »

Quelques minutes après la fin du gala, l’animatrice Véronique Cloutier a été une des dernières à s’adresser aux membres des médias. Dans ses souliers de course pour épargner ses pieds malmenés par les talons toute la soirée, elle s’est prêtée elle aussi au jeu des entrevues. Pour elle, « le gala de la télé a sa raison d’être à la télé » et il était important de lui permettre de revenir en grand.

« C’est très apprécié [de pouvoir de nouveau tous se réunir], dit-elle. Dans les premières réunions, on avait encore des réflexes de gala pandémique. Mais on se rendait compte qu’on avait un monde de possibilités. J’ai aimé faire les [deux derniers galas] parce que ça nous a fait penser autrement. On a gardé des éléments. Mais on voulait surtout plus s’amuser cette année. »