Les Québécois qui avaient prévu d’assister au nouveau spectacle de Céline Dion à Las Vegas devront se rabattre sur leur téléviseur pour voir l’artiste le mois prochain. À défaut de remonter sur scène, la star fera l’objet d’une minisérie documentaire particulièrement flatteuse intitulée C’est cool d’aimer Céline Dion.

Composée de quatre épisodes d’une demi-heure, cette production de Zone 3 (Infoman, Un souper presque parfait) sera présentée sur ELLE Fictions à compter du 3 novembre, soit deux jours avant ce qu’on croyait être son premier spectacle depuis mars 2020.

D’après la direction du réseau, l’entrée en ondes de C’est cool d’aimer Céline Dion n’avait pas été programmée pour coïncider avec l’évènement hautement médiatisé. Il s’agissait tout simplement d’une stratégie de grille, pour bien conclure la saison automnale avant l’arrivée des films de Noël en décembre.

Quoi qu’il en soit, la série documentaire, qui rassemble plusieurs personnalités admiratives de Céline Dion, dont Marie-Mai, Jean-Philippe Dion, Sonia Benezra, Alicia Moffet et Mathieu Dufour, dépeint l’étoile de Charlemagne comme l’un des chouchous des millénariaux, une génération dont certains membres étaient encore aux couches quand elle trônait au sommet des palmarès avec My Heart Will Go On ou Pour que tu m’aimes encore.

Articulée autour du thème « Céline Dion, icône rassembleuse », la première demi-heure comprend un témoignage de Magalie Lépine-Blondeau. L’actrice, qui préférait pourtant des groupes rock plus pesant comme Rancid et The Smashing Pumpkins au secondaire, qualifie la chanteuse de créatrice de souvenirs, puisque sa famille écoutait ses albums en boucle, même en vacances aux États-Unis. « Ça frôlait l’obsession », indique-t-elle.

PHOTO FOURNIE PAR ELLE FICTIONS

Magalie Lépine-Blondeau dans C’est cool d’aimer Céline Dion

Sa sœur, la chroniqueuse culturelle Eugénie Lépine-Blondeau, parle de Céline Dion comme d’une artiste qui continue d’inspirer la communauté LGBTQ+.

De plus, l’animatrice Isabelle Racicot applaudit son parcours sans tache ou grand scandale, et Thomas Dallaire-Boudreault, le créateur de contenu web derrière le compte Instagram @desmemesgais, salue son côté fédérateur.

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Isabelle Racicot

Ailleurs, on parle d’une « femme assumée », d’une « star authentique » qui « n’a jamais renié ses racines », d’une « légende » qui « s’est affranchie des codes », etc.

Une pluie d’éloges

Bref, C’est cool d’aimer Céline Dion plaira assurément aux fans, puisqu’on y fait l’éloge de Céline Dion. Ceux qui souhaitaient un regard un tantinet plus critique devront passer leur tour.

Ce petit côté complaisant est parfois agaçant au premier épisode, notamment quand l’historien Laurent Turcot en beurre trop épais en décrivant la chanteuse comme « une rivière commune où tous les intérêts viennent se jeter ».

Joint au téléphone, le réalisateur Marc-André Chabot (Deux hommes en or, Dans les coulisses du Palais) précise qu’au quatrième épisode, intitulé La fashionista, les expertes invitées Sophie Banford, directrice générale chez KO Médias, et Madeleine Goubau, enseignante à l’École supérieure de mode ESG UQAM, refusent de qualifier Céline Dion d’icône de style.

« Pour elles, une icône mode, c’est Vivien Leigh, c’est des gens qui partent des tendances. Elles décrivent plutôt Céline Dion comme une loose cannon, une iconoclaste. Elle trippe mode et elle s’amuse là-dedans. C’est tout. »

Phénomène de culture pop

Toute première série documentaire d’ELLE Fictions, C’est cool d’aimer Céline renferme plusieurs images d’archives et comporte quelques interventions d’artistes qu’on n’attendait pas, comme celle d’Eman, rappeur et membre du groupe Alaclair Ensemble.

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Le rappeur Eman

Personne ne pourra reprocher à Marc-André Chabot de mal connaître son sujet puisqu’il faisait partie de l’équipe de réalisation du documentaire Un an avec Céline, animé par Julie Snyder en 2000.

Pour cette offrande des Productions J diffusée à TVA, Chabot se souvient d’avoir filmé la superstar dans les coulisses au Madison Square Garden, et après son spectacle du 31 décembre 1999 au Centre Bell, qui marquait le début d’une pause prolongée après plusieurs années de tournée.

Il y avait beaucoup d’émotions, des larmes. Les gens s’embrassaient, se serraient dans leurs bras. Après sa sortie de scène, j’avais suivi Céline jusque dans sa loge. Et elle avait fermé la porte tout doucement en nous faisant bye bye. Je m’en souviens encore.

Marc-André Chabot, réalisateur

Avec C’est cool d’aimer Céline Dion, le réalisateur se réjouit d’avoir exploré une nouvelle facette de l’artiste populaire. « Je trouvais ça l’fun d’avoir un autre angle, d’analyser Céline Dion comme phénomène de culture populaire, et non comme chanteuse ou comme individu. Je crois que là-dessus, tout le monde a fait un peu le tour du jardin. »

Un documentaire, une baladoémission, un film…

C’est cool d’aimer Céline Dion arrive au terme d’une année 2021 pauvre en concerts, mais riche en actualités pour l’interprète d’Incognito. Outre l’annonce d’un spectacle en résidence au Resorts World, on a appris en septembre qu’elle appuyait la mise en chantier d’un documentaire sur sa vie par Sony. Mentionnons également la parution, en juin, de Céline, c’est elle le boss !, une baladoémission légèrement décalée, mais extrêmement fouillée qu’on peut trouver sur l’application OHdio de Radio-Canada.

Quant à Aline, le film de Valérie Lemercier « librement inspiré » de Céline Dion, il doit prendre l’affiche au Québec le 26 novembre.

ELLES Fictions diffusera C’est cool d’aimer Céline Dion les mercredi à 21 h. À compter du 3 novembre.