Si vous avez syntonisé Radio-Canada mardi soir, entre 19 h 30 et 21 h, il y a de fortes chances que vous ayez : a) sacré après votre téléviseur, maudit $%&@ ; b) remis en question la qualité de votre ouïe ; c) ou changé de chaîne, tout simplement.

Dans le Grand Montréal, La facture et Toute la vie ont en effet été victimes d’une importante panne de son qui a rendu l’écoute de ces deux émissions quasi impossible. C’était comme visionner un film muet, mais en couleur. Autre malchance : la plateforme ICI Tou.tv a également connu des ratés.

Selon Radio-Canada, « c’est la défaillance d’une carte dans l’infrastructure de transmission de CBC/Radio-Canada qui a causé une perte de l’audio ». Résumé : un bogue technique a coupé le son. Ce problème généralisé a affecté tous les téléspectateurs montréalais, indépendamment de leur câblodistributeur (Vidéotron, Bell, etc.).

Quant à Tou.tv, les clients de l’Extra ont perdu tous leurs privilèges, paf ! en plus de voir réapparaître des publicités en raison d’« une migration de plateforme d’abonnement qui a été opérée mardi », toujours selon la télévision publique. Résumé : un bogue technique a bogué Tou.tv.

PHOTO VÉRO BONCOMPAGNI, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Le cas hyper complexe de la grossesse d’Éloïze (Élizabeth Tremblay-Gagnon) a été réglé prestement dans le dernier épisode de Toute la vie, victime d’une panne de son mardi soir.

Radio-Canada ne rediffusera pas les deux épisodes endommagés de La facture et Toute la vie, car elle les offre sur la portion gratuite de Tou.tv. C’est dommage pour ceux qui ne fréquentent pas Tou.tv.

Parlant de Toute la vie, la finale automnale n’a pas été aussi enlevante que l’avant-dernier épisode, où l’anxieuse Charlotte (Romane Lefebvre) accouchait seule, dans une chambre de motel aux États-Unis, après la première étape d’un avortement pratiqué à 28 semaines.

La conversation téléphonique paniquée entre elle et Viviane (Milya Corbeil-Gauvreau) m’a fendu le cœur.

C’est peut-être sur cette note d’angoisse que la scénariste Danielle Trottier aurait dû boucler son intrigue avant le congé des Fêtes. Cela aurait « punché » davantage.

Mardi soir, le centre d’attention a été replacé sur l’adolescente Sassan (Lhyna Khelief), qui fonce directement dans le piège que lui tendent ses deux parents malveillants, Seigneur. Si Sassan saute dans l’avion pour sauver sa sœur de 14 ans, enceinte elle aussi, elle ne rentrera plus jamais au Canada.

Je suis déçu que le cas hyper complexe d’Éloïze (Élizabeth Tremblay-Gagnon) ait été réglé aussi prestement. Ce qui se construisait comme une bataille épique entre le père Éric (Pierre-François Legendre) et la mère Marjolaine (Brigitte Lafleur) s’est dégonflé d’un seul coup.

La maman consulte un psychologue, avale sa médication et respecte, presque par miracle, les désirs d’Éloïze. Un changement d’attitude spectaculaire, difficile à gober. J’aurais été curieux de voir ce qu’un tribunal aurait statué si la mère avait milité pour interrompre la grossesse de sa fille mineure souffrant d’une déficience légère.

À l’hôpital, Tina (Hélène Bourgeois-Leclerc) a regardé Christophe (Roy Dupuis) de façon attendrissante, quasi amoureuse. Vont-ils finir ensemble, ces deux-là ? C’est ce que l’on soupçonne depuis le premier épisode.

Mais Christophe devra être prudent. Car le dernier amoureux de Tina, le philanthrope et hôtelier Thierry Bourbon (Patrice Robitaille), s’est volatilisé aussi rapidement que le premier cuisiner de Marie-Labrecque, Nico (Gabriel D’Almeida Freitas). Danger de disparition élevé !

Changer les usines-écoles

La majorité des écoles primaires du Québec ont été bâties dans les années 1960, en copiant le modèle de construction d’une usine. Résultat : de gros blocs rectangulaires en briques rouges ont poussé partout. Soixante ans plus tard, ces boîtes identiques ne répondent plus aux besoins des jeunes de 2020, en ville comme en banlieue.

Dans le documentaire L’école de demain, que Canal Vie présente le mercredi 9 décembre à 20 h, Kim Rusk suit pendant un an la directrice de l’école Saint-Paul, à Beauharnois, qui souhaite moderniser son établissement vétuste, érigé en 1961.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Kim Rusk

Cette directrice au grand cœur, Lyne Valade, ne demande pas la lune ou des ordinateurs pour chacun de ses 280 élèves. Elle se démène pour poser du gazon dans la cour asphaltée, obtenir des skis de fond, repenser l’entrée de l’immeuble, sortir la cafétéria du corridor, changer la couleur des murs et aménager une classe flexible avec du mobilier adapté à leur grandeur.

Ce qui paraît logique et simple se transforme, hélas ! en épopée bureaucratique à obstacles, qui sapera la belle énergie de Lyne Valade, toujours au front avec (l’ancienne) commission scolaire, un syndicat ou le service des incendies. La directrice de Saint-Paul ressort de cette expérience vidée, découragée et prête à prendre sa retraite.

Même la bonne volonté des parents bénévoles passe dans le tordeur de la lourdeur administrative (appels d’offres, etc.). Honnêtement, c’est gênant. Choisir une couleur de peinture, dans une charte prédéterminée, nécessite quasiment un décret gouvernemental.

Il faut que ça change. Ce système avale les rêveurs. Et les enfants du Québec, notre avenir à tous, méritent de fréquenter des lieux qui favorisent leur apprentissage au maximum. Me semble que ce n’est pas trop demander.