Selon l'auteur Gilles Desjardins, la troisième saison de la télésérie québécoise Les Pays d'en haut -dont le tournage a débuté il y a quelques semaines - sera forte en rebondissements. Incursion sur le plateau de la série au village Canadiana de Rawdon, dans Lanaudière, alors qu'on a appris hier qu'une quatrième saison avait été confirmée.

Fidèle à l'histoire du Québec

L'auteur de la série Les Pays d'en haut, Gilles Desjardins (Mensonges, Musée Eden), souligne que l'écriture de la troisième saison a suscité énormément de recherches historiques. L'objectif est de «donner une vision hyperréaliste de la vie de cette époque». Ainsi, au fil des saisons, il prend petit à petit ses distances avec les personnages et l'intrigue de la série originale.

Selon ses recherches, l'histoire du Québec vit une période charnière en 1880. Le tiers de la population a migré aux États-Unis, faisant naître des idées progressistes. Le projet de la colonisation et de l'industrialisation naît de ces conditions. Gilles Desjardins accorde une grande importance à ces enjeux qui ont fondé, selon lui, les bases du Québec d'aujourd'hui.

«Des catastrophes en série»

Selon l'auteur, les spectateurs peuvent s'attendre à une «collision de deux grandes ambitions» entre Séraphin, qui souhaite à tout prix récupérer la mairie, et Alexis, qui désire reconquérir Donalda. Cette dernière sera divisée entre les deux et devra faire des choix qui auront beaucoup d'influence sur l'intrigue.

L'un des personnages les plus détestables, interprété par Rémi-Pierre Paquin, revient en force cette saison-ci. «L'immonde Bidou fait vraiment des siennes et va provoquer des catastrophes en série», raconte Gilles Desjardins, en prenant des pauses pour rire.

L'auteur semble toutefois avoir une préférence marquée pour Séraphin, interprété par Vincent Leclerc. «Il y a beaucoup de choses que j'ose écrire parce que je sais que c'est lui qui va l'interpréter. Il a une sensibilité qui tient du génie», selon M. Desjardins.

De nouveaux personnages

Entre décor, habillage et tournage, les comédiens doivent aussi s'acclimater à la chaleur et aux moustiques du plateau de Rawdon. Pour Brigitte Lafleur (La galèreL'auberge du chien noir), originaire de l'Abitibi, cela ne représente pas un défi.

«La coiffure, les costumes, je ne pensais pas que c'était aussi plaisant que ça. C'est du pur bonheur», s'enthousiasme-t-elle, avec une énergie contagieuse.

Le rôle qu'elle incarne dans la série est celui de Georgiana, en couple avec Todore (Alexandre Landry). Tous deux de Montréal, ils tentent de refaire leur vie en région. À l'origine, ce sont ceux qui tiennent le magasin général, qui, pour l'instant, est tenu par la cour. La comédienne décrit Todore comme un bel homme, plus jeune d'une dizaine d'années, et qui se croit doté d'une force inégalable.

«Georgiana est aussi une leader. Elle a ses phases d'insécurité, mais j'aime le fait qu'elle soit forte», raconte Brigitte Lafleur.

Surprise sur le plateau de tournage

Avec sa chevelure poivre et sel soigneusement bouclée et remontée, vêtue d'une robe rouge extravagante, Denise Filiatrault apparaît sur le plateau de tournage. La comédienne, âgée de 86 ans, était de la première distribution du téléroman Les belles histoires des Pays d'en haut, diffusé de 1956 à 1970. Elle jouait alors le rôle de Délima, aujourd'hui incarnée par Julie Le Breton. L'emblématique directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert jouera cette fois-ci, le temps d'un épisode, le rôle de la tante de Séraphin Poudrier.

La troisième saison des Pays d'en haut sera diffusée à la télévision de Radio-Canada dès janvier prochain.

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Denise Filiatrault (au centre) jouera cette fois-ci, le temps d'un épisode, le rôle de la tante de Séraphin Poudrier.