(New York) Les prix du pétrole ont grimpé jeudi après de nouvelles frappes américaines contre les houthis au Yémen et après des attaques réciproques entre l’Iran et le Pakistan.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a gagné 1,56 % à 79,10 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, a avancé de 2,09 % à 74,08 dollars.

« Le marché du pétrole a totalement ignoré les statistiques sur les stocks américains de pétrole et s’est concentré surtout sur les tensions entre l’Iran et le Pakistan », a commenté Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Si les réserves hebdomadaires de pétrole brut américain ont baissé plus que prévu à 2,5 millions de barils, celles d’essence ont augmenté davantage qu’attendu à 3,1 millions de barils, ce qui aurait dû être faire baisser les cours.

Mais jeudi, le Pakistan a annoncé avoir mené dans la nuit des « frappes contre des caches terroristes » en Iran, qui ont fait neuf morts selon les médias d’État iraniens, deux jours après une attaque iranienne en territoire pakistanais.

Ces attaques réciproques surviennent au moment où le Proche-Orient est secoué par la guerre qui oppose le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël dans la bande de Gaza et les attaques des rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, contre des navires de commerce en mer Rouge.

« Cela s’ajoute aux attaques continues de missiles et de drones dans la mer Rouge ce qui pousse les compagnies de transport maritime à dérouter leurs pétroliers pour prendre des trajets plus longs via le cap de Bonne Espérance », a expliqué Andy Lipow.

L’armée américaine a visé pour la quatrième fois en moins d’une semaine les houthis sur leur territoire au Yémen, avec, dans la nuit de mercredi à jeudi, des frappes au sol sur 14 missiles des rebelles pro-Iran qui s’en prennent depuis des semaines au trafic maritime.

Au large du Yémen, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, ces rebelles, en guerre depuis près d’une décennie contre le gouvernement yéménite, ciblent des navires marchands qu’ils estiment liés à Israël.  

« Il y a une probabilité croissante de rupture d’approvisionnement en pétrole si ces tensions régionales augmentent encore », a encore estimé Andy Lipow.