(New York) La Bourse de New York a clos nettement dans le vert mercredi, tirée par la technologie et pariant sur une bonne surprise du côté de l’inflation américaine jeudi.

L’indice Dow Jones a gagné 0,45 %, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a gagné 0,75 % et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,57 %.

Les secteurs des services de communication (+1,17 %) et des technologies de l’information (+1,00 %) ont terminé en tête.

Hormis Tesla (-0,43 %), les « Sept Magnifiques » sont reparties à la hausse, dont les actions Microsoft (+1,86 %), Meta (+3,65 %), Nvidia (+2,28 %) et même Apple (+0,57 %) qui a pourtant écopé d’une troisième note négative d’analyste d’affilée.

Amazon a gagné 1,56 %. Sa filiale Twitch, plateforme de jeux vidéo en streaming, va supprimer 500 emplois, soit 30 % de ses effectifs.

Jeudi matin, les investisseurs vont guetter la publication d’un indicateur de l’inflation de décembre aux États-Unis. L’indice des prix CPI devrait avoir progressé de 3,2 % sur un an en décembre, contre 3,1 % le mois précédent, selon un consensus de MarketWatch.

L’inflation sous-jacente, hors éléments volatils comme l’énergie ou l’alimentation, devrait tomber à 3,8 %, contre 4 % sur un an en novembre, d’après cette prévision médiane.

« Sans véritable nouvelles économiques mercredi, je crois que les acteurs du marché se font à l’idée que nous aurons peut-être un indice des prix favorable jeudi », a estimé Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital.

Dans un discours à White Plains, le président de la Réserve fédérale (Fed) de New York, John Williams, a soufflé le chaud et le froid concernant les attentes de la Fed en termes d’inflation.

Je pense que nous devrons maintenir une politique restrictive pendant un certain temps pour pleinement parvenir à nos objectifs. Il ne sera approprié de réduire le degré de restriction que lorsque nous serons convaincus que l’inflation évolue vers 2 % de manière durable.

John Williams, président de la Réserve fédérale de New York

Dans le même temps, M. Williams a jugé « les récents indicateurs très encourageants ».  

Les indices boursiers, qui étaient un peu plus hauts dans le vert avant cette déclaration, ont ralenti ensuite leur progression.

Pour Bryant VanCronkhite, principal gestionnaire de portefeuille chez Allspring Global Investments, « si les données de l’inflation ne montrent pas qu’elle ralentit, le marché digérera cela à la baisse ».

La saison des résultats trimestriels va s’amorcer vendredi avec des grandes banques.

Bank of America (-0,09 %), JPMorgan (+0,21 %) et Wells Fargo (-0,43 %) sont au menu.

« Il y a de réels risques pour les bénéfices des entreprises », s’inquiète Bryant VanCronkhite. « Je pense que les prévisions des analystes sont un peu élevées d’une manière générale », a estimé ce gérant auprès de l’AFP, en invitant les investisseurs en Bourse « à être plus prudents qu’optimistes à court terme ».

Boeing a repassé la ligne d’horizon gagnant moins de 1 % après que l’action a été chahutée à la suite des déboires d’un 737 MAX de la compagnie Alaska Airlines qui a perdu une porte en plein vol la semaine dernière.

Son principal fournisseur Spirit Aerosystems, qui fabrique les fuselages des appareils, a retrouvé des couleurs (+4,49 %).

Les deux titres restent 7 % en dessous de leur niveau avant l’incident, qui a cloué au sol pour inspections plusieurs dizaines d’avions exploités par différentes compagnies, dont United Airlines (+1,03 %).

La plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a faibli (-0,46 %) en attendant l’annonce après la fermeture du marché, par le gendarme américain des marchés financiers (SEC), que de nouveaux produits d’investissements en bitcoin (ETF) sont désormais autorisés sur le marché.  

Ce produit d’investissement suivrait directement le prix de la cryptomonnaie et permettrait à une plus grande partie du grand public d’investir dans la cryptomonnaie sans avoir à en acheter directement.

La veille, un pirate avait devancé la décision de la SEC en piratant le compte de l’institution sur X.

Toronto en hausse

La Bourse de Toronto a réalisé un modeste gain mercredi, malgré la faiblesse des secteurs de l’énergie et des métaux. Les marchés américains, pour leur part, ont grimpé dans l’attente des données sur l’inflation et du début de la saison des résultats trimestriels.

Les investisseurs semblaient optimistes avant la publication des données sur l’inflation, constate Michael Currie, conseiller en placement principal chez Gestion de patrimoine TD.

Ces données pourraient être déterminantes pour la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), car les spéculations en 2024 porteront sur le moment et l’ampleur des réductions des taux d’intérêt des banques centrales, croit M. Currie.

« Je pense que les gens sont un peu plus optimistes et pensent que le pire est peut-être derrière eux », analyse-t-il, ajoutant que janvier est généralement une période de l’année forte pour les marchés. « L’humeur, je dirais, est beaucoup plus optimiste que ce que j’ai vu depuis longtemps. »

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a clôturé en hausse de 18,44 points, ou 0,09 %, à 20 989,42 points.

Les marchés semblent s’attendre à davantage de baisses que les trois que fait miroiter la Fed, explique M. Currie. Les marchés pourraient prendre un peu d’avance, mais il est également possible que la banque centrale adopte un ton prudent pour éviter de gonfler les attentes.

Ce qui surprend M. Currie, c’est la rapidité avec laquelle les taux obligataires ont baissé aux États-Unis et au Canada depuis leurs sommets de l’automne dernier. « Nous n’avons pas encore eu de réduction de taux d’un côté ou de l’autre de la frontière, mais le marché se comporte déjà comme s’il avait été réduit trois ou quatre fois. Je veux dire, ça a été drastique », juge-t-il

Vendredi, la saison des résultats financiers aux États-Unis commencera, avec les grandes banques. Leurs résultats trimestriels ont souvent un effet important sur le marché, car ils peuvent être un indicateur de l’état du consommateur, souligne M. Currie.

L’énergie a fait piètre figure dans un contexte d’enthousiasme généralisé, note M. Currie. Le cours du pétrole est volatil à un moment où des inquiétudes s’expriment tant pour l’offre que pour la demande.

Le principal catalyseur de la baisse de mercredi est l’augmentation surprise des stocks de pétrole aux États-Unis, explique M. Currie, alors qu’on s’attendait à ce que les stocks aient diminué.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait à 74,73 cents US, en hausse par rapport à 74,68 cents US mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a baissé de 87 cents US à 71,37 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a cédé 15 cents US à 3,04 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or de février a reculé de 5,20 $ US à 2027,80 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 2 cents US à 3,78 $ US la livre.

La Presse Canadienne