(New York) La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé mardi, une tension sur les taux obligataires affectant le NASDAQ et le S&P 500, tandis que le Dow Jones a été soutenu par la bonne performance de Caterpillar.

L’indice Dow Jones a avancé de 0,20 % à 35 630,68 points. Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a cédé 0,43 % à 14 283,91 points et l’indice élargi S&P 500 s’est replié de 0,27 % à 4576,73 points.

« On a récemment vu le marché monter tous les jours donc c’est un peu normal qu’il ait un jour “sans”. Je ne veux pas surinterpréter ce repli qui est malgré tout très faible », a relativisé Steve Sosnick d’Interactive Brokers, évoquant aussi « des prises de profits ».

Une vive remontée des taux longs obligataires a par ailleurs refroidi les investisseurs en Bourse. Les taux sur les bons du Trésor à dix ans ont grimpé largement au-dessus de 4 %, au plus haut depuis trois semaines.  

Vers 16 h 15, ils s’inscrivaient à 4,03 % contre 3,95 % la veille.  

« C’est sûr que cela n’aide pas » les actions, a commenté M. Sosnick. Le Trésor américain a annoncé la veille qu’il allait lever un milliard de dollars d’emprunts au cours des trois prochains mois. « C’est beaucoup d’argent », un sommet pour un troisième trimestre, a noté l’analyste.

 Ce déluge d’émissions de nouveaux bons à prévoir a fait baisser leur prix et fait grimper les taux qui évoluent en sens inverse.

Le marché a aussi marqué le pas du fait de résultats d’entreprises mitigés.

Ainsi le titre des laboratoires Pfizer a lâché du lest (-1,21 %) après un recul plus important que prévu du chiffre d’affaires du groupe au deuxième trimestre, du fait de la baisse des besoins en vaccins et traitements contre la COVID-19.

Le géant pharmaceutique a aussi abaissé ses prévisions de ventes sur l’ensemble de l’année et table maintenant sur une fourchette resserrée, comprise entre 67 et 70 milliards de dollars, contre 67 à 71 précédemment.

Le laboratoire Merck (-1,32 %), quant à lui, a accusé une perte de presque six milliards de dollars au deuxième trimestre essentiellement due à une charge liée à l’absorption de l’entreprise de biotechnologie californienne Prometheus Biosciences.

En chute libre, l’action Uber (-5,68 % à 46,65 dollars) a reflété la déception des investisseurs malgré un bénéfice meilleur que prévu au deuxième trimestre pour la plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur et livreur de repas.  

Mais ce bénéfice de 394 millions de dollars contre une perte de 713 millions un an avant est surtout dû à l’appréciation comptable de ses participations dans des start-up et moins à son activité propre.

Le chiffre d’affaires est resté en deçà des prévisions des analystes à 9,2 milliards de dollars. Commentant le mouvement, Steve Sosnick a relevé qu’il « y avait beaucoup de marge pour la déception vu que l’action a grimpé de 60 % ces trois derniers mois ! »

Le Dow Jones est resté la tête hors de l’eau, surtout grâce à un de ses membres vedettes, le géant des engins de chantiers et de mines, Caterpillar.

Le titre s’est envolé de 8,85 % à 288,63 dollars.

Le groupe texan a annoncé un quasi-doublement de son bénéfice net, profitant d’une hausse des prix comme des volumes qui ont entraîné un bond de 22 % du chiffre d’affaires.  

Pourtant Caterpillar, qui est considéré comme un baromètre de la santé de l’économie mondiale, a prévenu que ses ventes et ses marges opérationnelles seraient en diminution pour le troisième trimestre.

Après la clôture du marché, la chaîne de cafés Starbucks a annoncé un bénéfice par action meilleur qu’attendu même si le chiffre d’affaires trimestriel, – pourtant un record pour la compagnie à 9,2 milliards de dollars –, a déçu. L’action cédait 0,70 % dans les échanges électroniques.

Du côté des données macro-économiques, l’indice ISM d’activité manufacturière aux États-Unis pour juillet a été décevante. À 46,4 % contre 46 % le mois d’avant, cela représente certes une contraction moins forte qu’en juin, mais c’était moins bien qu’attendu.