(New York) Les marchés occidentaux ont été perturbés jeudi par une série de déceptions à Wall Street, notamment Tesla, dont la politique de prix agressive et les marges dégradées ont plombé tout le secteur automobile des deux côtés de l’Atlantique.

En Europe, après une ouverture hésitante, les indices ont globalement terminé dans le rouge, à l’exception de Londres qui a fini quasi à l’équilibre. Paris a cédé 0,14 % et Francfort 0,62 %.

À Wall Street, le Dow Jones a perdu 0,33 %, l’indice NASDAQ a rendu 0,80 % et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,60 %.

« Quelques grands noms ont pesé sur le S&P, le plus gros étant Tesla, qui a entraîné avec lui tout le secteur des biens de consommation non essentiels », a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Les résultats de Tesla (-9,75 %) et l’écrasement des marges du constructeur, surtout liés à sa politique de prix cassés pour doper ses ventes, ont échaudé les investisseurs, « la guerre des prix est passée au premier plan », résume Eymane Cherfa, analyste de Myria AM.

Les investisseurs « craignent que les marges déjà minces ne deviennent encore plus minces, à mesure que les prix diminuent encore et le fait que la demande de voitures électriques diminue n’aide pas non plus », explique Michael Hewson de CMC Markets.

Dans le sillage de l’américain, c’est tout le secteur qui en a pâti en Europe. À Paris, l’action de Renault a chuté de 7,97 %, celle de Michelin de 4,32 %, Stellantis de 5,31 % et Faurecia de 7,21 %. À Francfort, Porsche a perdu 4,20 %, Volkswagen 3,09 %, BMW 3,62 %. À Milan, Ferrari a lâché 1,10 %.

À New York, ce sont tous les constructeurs de véhicules électriques qui ont pris froid jeudi, de Lucid (-7,22 %) à Rivian (-3,67 %), en passant par le chinois NIO (-5,80 %). Même les acteurs historiques de l’automobile, qui investissent eux aussi massivement dans l’électrique, ont souffert, que ce soit GM (-3,01 %) ou Ford (-2,86 %).

La morosité est venue également des indicateurs macroéconomiques américains du jour, tous plus mauvais qu’attendu.

Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont plus augmenté que prévu, l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie est tombée au plus bas depuis mai 2020, et les ventes de logements existants se sont contractées.

Ces chiffres ont favorisé une détente des taux obligataires, ce qui traduit les anticipations de dégradation de la conjoncture. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans est descendu à 3,52 %, contre 3,59 % la veille en clôture.

Les valeurs pétrolières en baisse

« Les prix du pétrole étant en passe d’enregistrer leur plus forte baisse hebdomadaire depuis un mois, les valeurs comme BP (-0,88 %) et Shell (-0,33 %) sont également en baisse », a relevé Michael Hewson. À Paris, TotalEnergies a reculé de 0,84 %.

Les cours du pétrole ont effectivement poursuivi leur glissade, plombés par des courtiers inquiets d’un prochain ralentissement économique susceptible de peser sur la demande de brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 2,43 % à 81,10 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, dont c’était le dernier jour de cotation, a abandonné 2,36 % à 77,29 dollars.  

Sartorius sanctionné

Le titre du fournisseur de matériels pour le secteur biopharmaceutique Sartorius s’est effondré de 10,72 % après la publication jeudi de résultats financiers faibles au premier trimestre de son exercice, avec un bénéfice d’exploitation en baisse de 22,1 %. Sa filiale française Sartorius Stedim Biotech (SSB) a chuté de 8,89 % à Paris.  

À Francfort, Fresenius a perdu 1,76 % et Merck KGaA 1,66 %.

Du côté des devises et du bitcoin 

Le dollar se stabilisait face à l’euro, à 1,0966 dollar (-0,03 %) pour un euro.

Le bitcoin lâchait 3,32 % à 28 235 dollars.