(New York) La Bourse de New York a conclu par une petite baisse vendredi la pire année depuis 2008 pour le marché des actions.

L’indice Dow Jones a cédé 0,22 % à 33 147,25 points, le NASDAQ, à dominante technologique, a perdu 0,11 % à 10 466,48 points et le S&P 500 a lâché 0,25 % à 3839,50 points.

« La dernière séance confirme ce qu’on a eu toute l’année : un horrible marché boursier », a résumé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

« Et alors qu’on avance vers la nouvelle année, les possibilités d’un rebond au premier trimestre sont probablement très limitées », a-t-il ajouté alors que les taux obligataires ont encore grimpé.

Ceux à dix ans se situaient à 3,87 % contre 3,81 % à 16 h.

L’année 2022 s’avère être la pire année boursière depuis la crise financière et immobilière de 2008, la chute du marché ayant été provoquée principalement par l’inflation et les hausses de taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed) pour la combattre, sans compter la guerre en Ukraine qui a renchéri les coûts de l’énergie.

À la clôture vendredi, depuis le début de l’année, le Dow Jones a fini en repli de 8,78 %, le NASDAQ a chuté de 33,10 % et le S&P 500 de 19,10 %.

« L’année a été clairement difficile pour les investisseurs. 2022 a commencé avec une Fed qui a changé d’attitude et avec la guerre en Ukraine », a résumé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.  

« En cours de route, nous avons eu l’inflation la plus élevée en quatre décennies, des pertes à deux chiffres en actions et en obligations, des taux d’intérêt en hausse rapide, la poursuite des confinements pour la deuxième économie mondiale et un ralentissement du marché immobilier », a énuméré l’analyste.

Il tentait de rester optimiste pour l’année 2023 assurant qu’« historiquement », il est « rare d’avoir deux années de baisse consécutive sur les marchés ».

C’est pourtant arrivé par quatre fois depuis 1928, notamment lors de la crise de 1929, l’implosion de la bulle internet en 2002 et la déroute immobilière de 2008.

Vendredi les volumes d’échanges ont été très faibles et l’agenda des indicateurs économiques était quasiment vide.  

L’indice d’activité de la région très industrielle de Chicago (PMI) s’est révélé un peu meilleur que prévu à 44,9 (+7,7 points), mais est resté en zone de contraction en décembre, ce qui n’a pas amélioré l’humeur des rares opérateurs sur le marché.

La semaine prochaine sera courte avec la fermeture des marchés lundi pour observer le jour de l’An, mais il y aura les minutes de la dernière réunion de la Fed mercredi et surtout les chiffres de l’emploi pour décembre vendredi.

À la cote, l’action de la compagnie aérienne Southwest a redressé la tête (+0,87 % à 33,67 dollars). Après une semaine de Noël catastrophique avec plus de 15 000 vols annulés en huit jours, elle a promis que ses opérations revenaient progressivement à la normale.

La direction de la compagnie a toutefois prévenu jeudi, selon CNBC, que cet épisode allait « certainement » affecter ses résultats du quatrième trimestre.

Les grands noms de la technologie sont parvenus de peu à terminer la séance dans le vert comme Apple (+0,25 % à 129,93 %) ou Tesla (+1,12 % à 123,18 dollars).

Mais sur l’année, ces actions si populaires ont sévèrement plongé. Tesla vaut 65 % de moins qu’au début de l’année, Meta, la maison mère de Facebook, 64 % de moins. Alphabet qui chapeaute Google, est en chute de 38,6 % et Apple de 26,8 %.

Parmi les actions gagnantes de l’année figurent le pétrolier Chevron, les laboratoires Merck et la compagnie d’assurance Travelers.

Bourse de Toronto

Le principal indice boursier du Canada a glissé d’un peu plus de 100 points au dernier jour des échanges de 2022, vendredi, avec des résultats mitigés selon les secteurs, tandis que les marchés américains n’ont baissé que légèrement après avoir renversé les creux du début d’après-midi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 100,97 points à 19 384,92 points.

Le S&P 500 a clôturé 2022 avec sa pire performance depuis 2008, en baisse de 19,4 %, bien qu’il n’ait pas connu de pertes de l’ampleur observée pendant la crise de l’époque, a souligné Ian Chong, gestionnaire de portefeuille associé pour First Avenue Investment Counsel.

Les autres principaux indices ont également reculé sur l’année, avec le Dow Jones en baisse de 8,8 % et le NASDAQ de 33,1 %, tandis que les pertes du TSX étaient de 8,72 %, soutenues par une année solide pour les actions énergétiques.

« Ça a été une année difficile tout autour, a observé M. Chong. Décembre est censé être un très bon mois, si vous regardez les performances historiques, et nous n’avons tout simplement pas cela. »

Les investisseurs se concentrent sur ce qui devrait être un premier semestre difficile pour la nouvelle année, a avancé M. Chong.

« Le changement est passé des craintes d’inflation aux craintes de récession », a-t-il dit.

M. Chong a indiqué qu’il pensait qu’une légère récession au premier semestre de l’année était le scénario le plus probable.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,83 cents US, en hausse par rapport à celui de 73,76 cents US jeudi.

L’indice de l’énergie du TSX a augmenté de 0,5 %, tandis que l’indice des télécommunications a augmenté de 2,62 % après que le Tribunal de la concurrence a rejeté une contestation de la prise de contrôle de Shaw Communications par Rogers Communications.

Les marchés en 2022 ont été « hyper concentrés » sur les publications de données économiques telles que l’inflation, l’emploi et le PIB, à la recherche d’indices sur les décisions de hausse des taux des banques centrales, a observé M. Chong. Bien que cela puisse encore être le cas au début de 2023, la prochaine série de bénéfices aidera à déplacer l’attention des investisseurs, selon lui.

« Je pense que ce changement sera recentré sur les bénéfices des entreprises assez tôt, lorsqu’elles commenceront à voir ces baisses d’une année sur l’autre. Et ensuite, ils commenceront vraiment à se concentrer sur les marges bénéficiaires et la croissance au niveau de l’entreprise, puis à déterminer quelle sera la valorisation appropriée », a-t-il déclaré.

« Je pense que la réunion (de la Réserve fédérale) de début février va être très révélatrice. »

Les prix du pétrole ont augmenté vendredi, probablement en raison d’un nouvel optimisme quant à la demande alors que les effets de l’assouplissement des règles liées à la COVID-19 en Chine commencent à se faire sentir, a précisé M. Chong.

La Presse Canadienne