(New York) Les marchés mondiaux se sont repliés lundi avec le retour des craintes liées au variant Omicron de la COVID-19, avec un premier cas en Chine et un premier décès au Royaume-Uni, les investisseurs n’ayant pas de nouvelle macroéconomique ou d’entreprise pour détourner leur attention.

En Europe, les indices avaient adopté une position attentiste avant de virer au rouge en milieu de journée. Paris a perdu 0,70 %, Londres 0,83 %, Milan 0,64 % et Francfort a fini à l’équilibre (-0,01 %).

Le Dow Jones a perdu 0,89 %, l’indice NASDAQ à forte coloration technologique, 1,39 %, et l’indice élargi S&P 500, 0,91 %.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a indiqué qu’au moins une personne contaminée par le variant Omicron de la COVID-19 était morte au Royaume-Uni. Le pays serait le premier à officiellement annoncer un décès dû à Omicron.

Boris Johnson a de plus qualifié les contaminations dues à Omicron de « raz-de-marée » et a affirmé que ce nouveau variant « générait des hospitalisations » dans son pays.

Par ailleurs, un premier cas de contamination au variant Omicron a été annoncé en Chine lundi par les autorités de la ville de Tianjin, dans le nord-est.

Valentin Bulle, gérant d’actions à Dôm Finance, a constaté que le « retour des investisseurs vers des actifs moins risqués » se faisait aussi ressentir sur le marché obligataire, où les taux se replient.  

Le rendement de la dette américaine à dix ans s’établissait à 1,41 % contre 1,48 % à la clôture de vendredi.

Les investisseurs limitaient encore plus les prises de risque en attendant les réunions des banques centrales américaine et européenne dans la semaine.  

Face à des hausses de prix à la consommation record, les banques centrales du monde entier sont sous pression et la Réserve Fédérale américaine (Fed), qui présente ses conclusions mercredi, a déjà prévu de retirer l’adjectif « provisoire » pour décrire l’inflation.

Globalement, il règne « une petite nervosité », selon Angelo Kourkafas, spécialiste en stratégie d’investissement au sein de la société d’investissement Edward Jones, en partie liée à l’attente des réunions en série de banques centrales plus tard dans la semaine, de la Fed à la Banque centrale européenne (BCE).

« On dirait que la perspective de croissance (de l’économie mondiale) a diminué », du fait des possibles conséquences de la résurgence de la pandémie, a décrit Jack Ablin, responsable de l’investissement au sein de la société de gestion Cresset Capital.

L’aérien manque d’air 

Les valeurs du secteur du voyage souffraient du retour des craintes liées à la pandémie de COVID-19.  

À Londres, Carnival est tombé de 4,62 % à 1229,80 pence, IAG, maison mère de British Airways et Iberia, de 5,15 % à 130 pence et Easyjet de 4,15 % à 503,80.

Sur la place de Paris, Air France a perdu 3,35 % à 3,81 euros, Safran 3,02 % à 100,68 euros et Accor 3,89 % à 25,95 euros.

À Francfort, Lufthansa a baissé de 3,36 % à 5,82 euros.  

À New York, American Airlines (-4,94 %) et United Airlines (-5,24 %) ont aussi nettement reculé.

Volkswagen engagé dans les batteries électriques

Le constructeur automobile Volkswagen (+1,09 % à 182,30 euros) a annoncé la création d’une société européenne dédiée à ses activités de fabrication de batteries, réaffirmant sa volonté d’ouvrir six usines de cellules électriques en Europe d’ici 2030 et d’investir quelque deux milliards d’euros dans une usine où il veut produire dès 2025 ces composants cruciaux pour ses voitures électriques.

Reflux du pétrole, de l’euro et du bitcoin

Les cours du pétrole ont cédé du terrain lundi, le marché s’inquiétant de la fermeture d’usines en Chine pour tenter de contenir la propagation du coronavirus, susceptible de ralentir l’activité de la deuxième économie mondiale.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, le contrat le plus échangé à Londres, a perdu 1,01 % à 74,39 dollars.

À New York, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier a lui abandonné 0,53 % à 71,29 dollars.

L’euro reculait de 0,22 % à 1,1287 dollars.

Le bitcoin suivait la trajectoire des valeurs à risque et fondait de 6,15 % à 46 867 dollars.