(New York) Les marchés mondiaux sont restés préoccupés par la forte inflation mercredi, les investisseurs tentant d’anticiper les prochains mouvements des banques centrales en réaction à son accélération.

À Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,58 %, le S&P 500 a lâché 0,26 % et le NASDAQ 0,33 %.

« Le marché s’est mis en mode pause », a indiqué Peter Cardillo, analyste pour Spartan Capital Securities.

« Ce n’est rien de grave, ce n’est pas une interruption de la tendance haussière, mais seulement un répit » causé par deux facteurs, « les craintes de l’inflation et un dollar très fort », a-t-il indiqué.

En Europe, aucune tendance claire ne s’est dégagée : Paris (+0,06 %), Francfort (+0,02 %) et Milan (+0,07 %) ont terminé à des niveaux proches de l’équilibre. Londres a lâché 0,49 %, tirée à la baisse par des résultats d’entreprises et le niveau de l’inflation, selon l’analyste de CMC Markets Michael Hewson.

La mesure et les répercussions de l’inflation sont toujours au cœur des préoccupations des investisseurs. Au Royaume-Uni, l’inflation a atteint 4,2 % sur un an en octobre, son plus haut niveau depuis novembre 2011.

Combinée à l’amélioration sur le front de l’emploi, ce qui a rassuré sur la robustesse de la reprise économique, cette nouvelle met un peu plus la pression sur la Banque d’Angleterre pour qu’elle agisse pour réduire l’inflation. La solution la plus conventionnelle consisterait à relever ses taux d’intérêt directeurs lors de sa prochaine réunion en décembre.  

« En attendant, la situation continue de soutenir l’appétit pour le risque des investisseurs », certains étant toujours prêts à se positionner à l’achat, « ce qui maintient la perspective de nouveaux sommets », estime Pierre Veyret, analyste d’ActivTrades.

Les actions européennes sont aussi favorisées par la faiblesse de l’euro ces dernières semaines.

Après avoir enfoncé un plus bas depuis juillet 2020 face au billet vert, à 1,1264 dollars dans la nuit, l’euro est resté proches de ces plus bas à 1,1314 dollars vers 20 h GMT (-0,05 %).

La livre sterling gagnait 0,40 % à 1,3484 dollars, poussée par les anticipations d’un resserrement monétaire de la Banque d’Angleterre.

Sage récompensé, pas SSE

Le groupe de logiciels informatiques Sage gagnait plus de 9,74 % à Londres après la publication de ses résultats. Ses actions ont atteint un plus haut en plus deux ans porté par des résultats supérieurs aux attentes sur l’année, et malgré un recul de 8 % de son bénéfice d’exploitation. « Les investisseurs semblent préférer se concentrer sur les revenus récurrents », qui progressent eux de 5 %, selon M. Hewson.

À l’inverse, la place londonienne a été tirée dans le rouge par le fournisseur d’énergie SSE, engagé dans une bataille avec le fonds activiste Elliott. Il a perdu 4,28 % à 1587 pence malgré l’annonce d’une hausse de 30 % de ses bénéfices avant impôts et d’un plan d’investissement de 12,5 milliards de livres d’ici 2026 dans les énergies renouvelables.

Visa plombé par Amazon

Le géant Amazon a annoncé mercredi qu’il n’accepterait plus les paiements par cartes de crédit Visa émises au Royaume-Uni à compter du 19 janvier 2022, relevant les « frais élevés » pratiqués par l’entreprise américaine de services de paiement. Visa a cédé 4,70 % à 205 dollars.  

Rivian en surchauffe

Rivian, introduit en Bourse la semaine dernière, a plongé de 15,08 % à 146 dollars après avoir défié la gravité la veille (+15,16 % mardi).

Siemens Healthineers en bonne santé

Le groupe médical Siemens Healthineers (+5,60 % à 63,78 euros) a relevé mercredi ses prévisions à moyen terme, prévoyant une croissance annuelle entre 6 % et 8 % du chiffre d’affaires pour la période 2023 à 2025, ainsi qu’une hausse entre 12 % et 15 % de ses revenus par action.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole ont chuté, souffrant de la robustesse du dollar et malgré une diminution des stocks américains de pétrole montrant une solide demande.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a cédé 2,60 % à 80,28 dollars à Londres.

 À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de décembre a lâché 2,97 % à 78,36 dollars.

Le bitcoin glissait à 59 941 dollars (-0,90 %), après sa chute de 5 % mardi.