(New York) Les marchés mondiaux ont progressé jeudi dans l’ensemble, tout en restant prudents face à l’inflation qui persiste aux États-Unis et en Europe et à une recrudescence des cas de COVID-19 en Europe.

Les Bourses européennes ont fini dans le vert : Paris a pris 0,20 %, Francfort 0,10 % et Milan 0,26 %. Londres a de son côté terminé à un sommet en 20 mois (+0,60 % à 7384,18 points) tirée par les valeurs minières, de bons résultats et une livre sterling en baisse, ce qui favorise les multinationales qui rapatrient leurs bénéfices en monnaie britannique.

L’indice phare de Wall Street a lui clôturé en baisse de 0,44 %, plombé par les mauvais résultats de Disney, tandis que le NASDAQ, à forte coloration technologique, a gagné 0,52 % et l’indice élargi S&P 500, 0,06 %.

Les esprits des investisseurs sont concentrés sur les hausses de prix et la réponse des banques centrales.

Alors que l’inflation donne le ton sur les marchés depuis des mois, les prix à la consommation aux États-Unis ont grimpé de 6,2 % sur un an en octobre, un rythme annuel inédit depuis 1990.

Sur le Vieux continent, la Commission européenne s’attend pour sa part à ce que l’inflation dans la zone euro se tasse l’an prochain à 2,2 %, après « un pic » à 2,4 % cette année.

« À un moment donné les banques centrales vont devoir refaire leur travail », à savoir maîtriser l’inflation, « et si les hausses de prix restent soutenues, il va falloir remonter les taux directeurs », explique Denis Ducatel, expert en investissements financiers Milleis Banque.  

« Mais l’hypothèse d’une inflation transitoire est toujours d’actualité et jusqu’ici la Fed a très bien communiqué de manière à ne pas créer de mauvaise surprise pour le marché », ajoute-t-il.  

Les craintes liées aux cas de COVID-19 et à de possibles confinements refont surface en Europe où les contaminations au cours des sept derniers jours ont augmenté de 17 % par rapport à la semaine précédente, selon des données compilées par l’AFP.

En Allemagne, les contaminations ont franchi le seuil des 50 000 cas quotidiens et le futur chancelier Olaf Scholz a estimé qu’il faut « de très nombreuses mesures nécessaires pour passer cet hiver ». Les Pays-Bas ont enregistré un record de nouveaux cas quotidiens.

M. Ducatel constate que finalement, « le marché prend acte de tout cela sans vaciller ».

Après une forte remontée mercredi, les taux d’intérêt des dettes souveraines progressaient légèrement en Europe ce jeudi. Le marché obligataire était fermé aux États-Unis.

L’aérien à la peine

Face à l’évolution de l’épidémie en Allemagne, la compagnie aérienne Lufthansa a décroché de 4,37 % et l’opérateur de l’aéroport de Francfort Fraport de 4,33 %.

La situation n’est pas moins compliquée ailleurs en Europe. À Paris, Air France-KLM a cédé 3,46 %. À Londres, IAG (British Airways, Iberia) a perdu 2,52 % et le voyagiste TUI 3,47 %.  

Les minières flambent

À Paris, ArcelorMittal a bondi de 3,66 % après avoir réalisé au troisième trimestre son bénéfice « le plus élevé depuis 2008 ».

À Londres, Anglo American (+5,87 %), Antofagasta (+4,33 %), Glencore (+4,12 %) ou encore BHP Group (+3,89 %) profitaient d’une baisse de la livre sterling et de la hausse des cours des métaux.  

Disney sans magie

Disney a souffert (-7,07 %) après la publication mercredi de résultats inférieurs aux attentes. Le géant du divertissement n’a gagné que deux millions d’abonnés à son service de vidéo en ligne Disney+ lors du trimestre achevé fin septembre, alors que le marché en attendait le quadruple.  

Le dollar au plus haut

L’euro a dégringolé jeudi à des profondeurs plus vues depuis 15 mois face au dollar américain, sous la pression de l’inflation américaine, mais aussi de craintes d’une possible entrée de troupes russes en Ukraine.

La monnaie unique est descendue à 1,1443 dollar pour un euro pour la première fois depuis juillet 2020. Vers 22 h GMT, elle était quasiment à l’équilibre, à 1,1452 dollar pour un euro.

Le bitcoin prenait 1,71 % à 65 073 dollars, certains investisseurs voyant dans la cryptomonnaie une potentielle valeur refuge face à la flambée de l’inflation.

Le pétrole se replie

Soutenus eux aussi par les inquiétudes sur une possible nouvelle crise ukrainienne, les cours du pétrole se sont repris en fin de séance jeudi au lendemain d’une chute.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a clôturé en légère hausse de 0,27 % à 82,87 dollars, après avoir perdu jusqu’à 1,18 % en séance.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, il a grignoté 0,30 % pour finir à 81,59 dollars, à New York.