Les cours du pétrole montaient jeudi en cours d'échanges européens, profitant de la crise vénézuélienne et malgré les perspectives pâlissantes de l'économie mondiale.

Vers 10h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 62,15 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 50 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 88 cents à 55,11 $, à son plus haut niveau depuis plus de deux mois.

Les sanctions américaines prises lundi contre le groupe pétrolier vénézuélien PDVSA ont nourri l'inquiétude des investisseurs sur l'offre.

« Nous pouvons nous attendre à ce que les raffineries américaines se ruent sur d'autres sources de brut », ce qui ferait grimper les prix, ont commenté les analystes de ANZ.

« Outre la crise au Venezuela, la hausse a été nourrie par les données sur les réserves américaines », ont ajouté les analystes de Commerzbank.

Lors de la semaine achevée le 25 janvier, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 900 000 barils pour s'établir à 445,9 millions, là où les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient une hausse de 3,15 millions de barils.

Les stocks d'essence, qui avaient la semaine précédente grimpé au niveau le plus élevé depuis que ces données sont diffusées (1991), ont reculé de 2,2 millions de barils, là où les analystes anticipaient une hausse de 2,8 millions.

« Les prix du pétrole sont soutenus à court terme », a reconnu Tamas Varga, analyste de PVM, « mais il suffit de se projeter à plus long terme pour se rendre compte qu'il y a peu de potentiel de hausse », a-t-il ajouté.

Selon lui, même avec une baisse de la production du Venezuela et de ses partenaires de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la hausse des extractions aux États-Unis - alors que la demande va souffrir d'une croissance mondiale en berne - pèsera sur les prix.

« Le prix moyen en 2019 devrait être plus bas que celui de 2018, qui était de 71,69 $ pour le Brent », a-t-il estimé.