Les Bourses nord-américaines ont terminé légèrement dans le rouge mercredi lors d'une séance marquée par les rumeurs sur la volonté des Chinois d'acheter moins de dette américaine et sur un éventuel retrait des États-Unis du traité de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Selon les résultats définitifs, le Dow Jones, l'indice vedette de la Bourse de New York, a reculé de 0,07% à 25 369,13 points, le Nasdaq de 0,14% à 7153,57 points, et le S&P 500 de 0,11% à 2748,23 points.

À la faveur d'indicateurs au beau fixe sur l'économie et de la bonne santé des entreprises américaines, les indices de la place new-yorkaise avaient enchaîné les records depuis le début de l'année.

Mais l'accès de faiblesse observé sur le marché obligataire a ébranlé les investisseurs mercredi.

Signe d'un moindre intérêt, le rendement des bons du Trésor à 10 ans est monté jusqu'à 2,59%, son niveau le plus élevé depuis mars 2017.

En cause notamment: des informations de l'agence de presse Bloomberg selon lesquelles des responsables chinois envisageaient de ralentir, voire de suspendre, les achats d'obligations américaines.

«Si ces informations se confirment et que la Chine ne considère plus les bons du Trésor comme une option attractive, les répercussions pourraient être importantes dans la mesure où ce pays est l'un des plus grands détenteurs de dette américaine», a souligné Craig Erlam d'Oanda.

Toutefois, le marché obligataire s'est repris en cours de séance «car les investisseurs ont commencé à se dire qu'il s'agissait surtout d'une menace» de Pékin à l'attention de Donald Trump «au cas où il déciderait de mettre en oeuvre des sanctions commerciales» à l'encontre de la Chine, a avancé Karl Haeling de LBBW.

De plus «une émission de bons du Trésor à 10 ans a attiré beaucoup de demande, amenuisant les craintes» de voir le marché obligataire se replier, a-t-il indiqué.

Alors que le Dow Jones revenait tout juste dans le vert, de nouvelles rumeurs, cette fois-ci sur un éventuel retrait américain de l'ALENA, ont de nouveau tiré les indices vers le bas en deuxième partie de séance.

Conforme à un engagement de sa campagne, Donald Trump a contraint le Canada et le Mexique à se mettre autour de la table pour renégocier les termes de cet accord de libre-échange datant de 1994.

Un retrait pur et simple serait considéré comme «un vrai risque par le marché des actions», a estimé M. Haeling en mettant en avant le repli de certaines entreprises comme General Motors (-2,4%), qui bénéficient grandement de l'ALENA.

La société Constellation, connue notamment pour l'importation de bières mexicaines, a aussi cédé 1,2%.

Le Canada est «préparé» à cette possibilité mais n'a pas d'indication sur le calendrier d'une annonce, a confié mercredi une source gouvernementale à Ottawa à l'AFP.

Le dollar canadien et la Bourse de Toronto ont aussi clôturé en baisse.

Le huard s'est négocié au cours moyen de 80,03 cents US, en baisse de 0,27 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a pour sa part rendu 71,29 points à 16 247,95 points. Le secteur de l'industrie a affiché un des reculs les plus importants du marché.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 61 cents US à 63,57 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a gagné 5,60 $ US à 1319,30 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est emparé de 2 cents US à 3,24 $ US la livre.