L'euro se stabilisait face au dollar vendredi, le billet vert s'affaiblissant malgré de solides créations d'emplois aux États-Unis, alors que la livre hésitait après le compromis entre Bruxelles et Londres sur le Brexit.

Vers 9h, l'euro s'effritait à 1,1768 dollar américain, contre 1,1773 dollar jeudi soir.

La monnaie unique européenne progressait un peu face à la devise japonaise, à 133,27 yens pour un euro contre 133,15 yens jeudi soir.

Le billet vert se raffermissait également face à la monnaie nipponne, à 113,27 yens pour un dollar contre 113,09 yens.

L'euro effaçait ses pertes précédentes face au dollar après la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, comme toujours très attendu par les cambistes.

Ces chiffres sont encourageants pour l'économie américaine qui a créé 228 000 emplois en novembre, soit plus que les 190 000 escomptés par les analystes. Le taux de chômage est demeuré à 4,1%, son plus bas niveau en presque 17 ans.

De son côté, la rémunération horaire moyenne a gagné 5 cents ou près de 0,2% sur un mois, à 26,55 dollars, son plus haut niveau de l'année, mais en dessous des attentes.

«Pour les marchés, une nouvelle déception sur la croissance des salaires sera l'élément marquant», relève James Smith, économiste chez ING.

La publication était mitigée pour le dollar, puisque les bonnes créations d'emplois sont compensées par la mauvaise surprise sur les salaires, ce qui peut tempérer un peu les attentes autour d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour éviter à l'économie des États-Unis de surchauffer.

Une hausse des taux rend le dollar plus attractif et les cambistes essaient d'anticiper ces actions.

«Les marchés tablent sur une hausse des taux la semaine prochaine (pour la dernière réunion de l'année, NDLR), mais l'agenda pour 2018 est inconnu et, comme la présidente de l'institution, Janet Yellen, doit être remplacée par Jerome Powell, rien n'est acquis», souligne Konstantinos Anthis, analyste chez ADS.

De son côté, l'euro a tendance à reculer progressivement depuis septembre quand il avait atteint 1,20 dollar, le marché n'anticipant pas de hausse des taux à court terme de la part de la Banque centrale européenne (BCE).

Par ailleurs, la livre a effacé ses maigres gains et reculait désormais alors que la Commission européenne et le Royaume-Uni sont tombés d'accord vendredi sur la première phase des négociations du Brexit portant sur les modalités de leur divorce, ouvrant la voie à la discussion sur leur future relation.

«La réponse atone du marché des changes ne reflète pas l'importance d'avoir réussi à passer la première phase des négociations, ce qui devrait apaiser les inquiétudes à l'approche de la date butoir de mars 2019», quand le divorce entre Royaume-Uni et Union européenne devra être acté, a commenté Derek Halpenny, analyste chez MUFG.

«Évidemment, la question est désormais de savoir à quelle vitesse peuvent avancer les négociations sur la transition. Cela peut expliquer le manque de réaction des marchés», a-t-il ajouté.

«Cela faisait des semaines que l'accord était en préparation et il y avait intérêt des deux côtés à prendre une décision aujourd'hui», a commenté Craig Erlam, analyste chez Oanda, qui estime que les cambistes avaient amplement parié sur un accord et que la livre aurait en revanche souffert d'une déception des marchés.