Wall Street a fini la séance en forte baisse mercredi, commençant à s'inquiéter d'un ralentissement de l'activité américaine après de mauvais chiffres sur les commandes de biens durables.

La Bourse de Toronto a également clôturé en baisse, la quasi-totalité de ses secteurs ayant retraité alors que la publication de données économiques aux États-Unis soulevait des questions sur une possible surévaluation des actions.

Le dollar canadien a aussi reculé, se dépréciant de 0,1 cent US à 79,89 cents US.

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Les marchés à la clôture :

TSX 14 929,37 / -151,89 (-1,01%)

Dow Jones 17 718,54 / -292,60 (-1,62%)

S&P 500 2 061,05 / -30,45 (-1,46%)

NASDAQ 4 876,52 / -118,21 (-2,37%)

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C'est la troisième journée de suite que Wall Street finit dans le rouge, à l'issue d'une séance qui avait commencé une nouvelle fois dans l'indécision.

Les investisseurs ont semblé prêter une attention particulière aux données gouvernementales sur les commandes de bien durables, qui ont contre toute attente reculé de 1,4% en février, plombées par le secteur des transports.

Ce mauvais chiffre a conduit les économistes de Barclays à raboter d'un dixième de point leur prévision de croissance du produit intérieur brut pour le deuxième trimestre, à 1,2%.

Pour Peter Cardillo, chez Rockwell Global Capital, ces chiffres ne sont qu'un signe avant-coureur de la correction qui pourrait intervenir lorsque les entreprises publieront de mauvais résultats trimestriels, le mois prochain.

Pour le moment, «on a des prises de bénéfices» en préparation de la fin du trimestre, mais «le marché continue à évoluer dans des marges étroites», a-t-il dit.

«Tout pourrait se dégrader, au fur et à mesure qu'on avancera en avril, et le marché va probablement subir une correction de 8% à 10%», a-t-il assuré. «Pour le moment nous sommes dans un modèle attentiste» provisoire, estime-t-il.

En tout état de cause, le marché fait clairement une pause, après avoir frôlé de nouveaux records la semaine dernière.

Pour Patrick O'Hare, chez Briefing.com, «le problème n'est pas tant qu'il y ait un intérêt concerté à vendre, mais qu'il y a de la réticence à injecter de l'argent supplémentaire dans ce marché».

En outre les investisseurs américains n'ont guère pu être encouragés par les principales Bourses européennes, qui ont également fini la journée en baisse en dépit de l'embellie du moral des entrepreneurs allemands.

Facebook baisse

Parmi les valeurs, le groupe d'alimentation Kraft a bondi après l'annonce du projet de fusion avec les ketchups Heinz, qui suit son rachat par le fonds 3G Capital et la holding Berkshire Hathaway de Warren Buffett. Kraft, dont les actionnaires vont recevoir un dividende exceptionnel, a terminé la séance en hausse de 35,62% à 83,17 dollars.

Facebook, qui a annoncé vouloir développer sa messagerie Messenger pour le commerce en ligne, a perdu 2,80% à 82,92 dollars.

Le site de critiques de restaurants et services Yelp, qui a annoncé un lancement à Taïwan, a cédé 2,72% à 45,76 dollars.

Le laboratoire pharmaceutique Merck, qui a annoncé mardi soir racheter des actions pour 10 milliards de dollars, a baissé de 0,63% à 58,26 dollars.

Le fabricant d'imprimantes Lexmark, qui va se renforcer dans les logiciels en achetant Kofax (+45,63% à 7,33 dollars), a en revanche été félicité par les investisseurs, qui ont fait grimper l'action de 6,08% à 43,27 dollars.

Le groupe biopharmaceutique français Cellectis, qui a levé 212,3 millions de dollars net (194 millions d'euros) lors de son introduction en Bourse aux États-Unis, a chuté de 5,30% à 39,30 dollars.

Le groupe de chimie Eastman Chemical, qui va fermer un site employant 160 personnes au Royaume-Uni, où il fabriquait des composants de filtres à cigarette, a cédé 0,56% à 68,85 dollars.

Le marché obligataire a baissé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans est monté à 1,925%, contre 1,866% mardi soir, et celui à 30 ans s'est établi à 2,507%, contre 2,456% précédemment.