Wall Street a nettement rebondi mardi, les investisseurs misant sur une résolution rapide de la crise budgétaire à l'origine de la paralysie des services de l'État fédéral américain. La Bourse de Toronto a elle aussi terminé en hausse.

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Les marchés à la clôture:

TSX 12 847,44 / +60,25 (0,47%)

Dow Jones 15 191,70 / +62,03 (0,41%)

S&P 500 1 695,00 / +13,45 (0,80%)

NASDAQ 3 817,98 / +46,50 (1,23%)

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Malgré d'intenses tractations de dernière minute à Washington, aucun projet de loi de finances n'a pu être adopté à temps et l'État fédéral a été contraint de mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires.

Les investisseurs n'ont pas pour autant cédé à la panique. «La plupart des gens semblent penser qu'un accord va finir par être trouvé» et que la paralysie de l'État fédéral «ne va pas durer trop longtemps», relève William Lynch de Hinsdale Associates.

Signe du relatif stoïcisme des investisseurs: le VIX, l'indice de volatilité des prix qui reflète la nervosité du marché, a reculé.

Si elle se prolonge en revanche, cette situation pourrait «avoir un impact sur l'économie», souligne Art Hogan de Lazard Capital Markets. «Les consommateurs et les entreprises vont repousser à plus tard leurs décisions et le pouvoir d'achat des fonctionnaires mis au chômage technique va être affecté», explique-t-il.

Mais «le marché semble penser que cette situation a déjà été prise en compte» par les investisseurs, fait observer cet expert: entre les récents records atteints par les indices le 18 septembre, quand Wall Street a commencé à surveiller de près les négociations sur le budget et le plafond de la dette, et lundi soir, le Dow Jones avait perdu près de 3,5% et le S&P 500 près de 2,5%.

Au-delà des considérations sur les manoeuvres politiciennes en cours au Congrès américain, les courtiers ont aussi été encouragés par l'annonce d'une accélération, pour le quatrième mois consécutif, de l'activité des industries manufacturières aux États-Unis en septembre. Les indices ont également bénéficié de l'afflux de liquidités typique d'un début de trimestre.

La bonne performance de quelques valeurs phares du secteur technologique a participé à la bonne humeur du marché.

Apple a ainsi gagné 2,35% à 487,96 dollars alors que l'investisseur Carl Icahn fait pression pour que le groupe augmente nettement son programme de rachat d'actions.

Le spécialiste de la recherche sur internet Yahoo! s'est de son côté adjugé 3,44% à 34,31 dollars après le relèvement par les analystes de Citigroup de leur objectif de prix.

Son concurrent Google, qui semble faire des progrès dans son bras de fer avec les autorités européennes de la concurrence, a progressé de 1,27% à 887,00 dollars.

Le distributeur en ligne Amazon, qui va créer plus de 70 000 emplois saisonniers pour répondre à la demande accrue pendant la saison des fêtes aux États-Unis, s'est apprécié de 2,66% à 320,95 dollars.

L'annonce de la suppression de 8500 emplois dans le cadre d'un vaste plan d'économies par le groupe pharmaceutique Merck, a aussi été bien accueillie: le titre a gagné 2,38% à 48,74 dollars.

Le marché obligataire est de son côté resté «insensible aux démonstrations de force politique» à Washington, selon Brian Rehling de Wells Fargo Advisors. Les fermetures partielles de services publics «n'ont rien de nouveau», c'est la 18e fois depuis les années 1970, explique-t-il. De même «le plafond de la dette a été relevé près de 80 fois depuis 1940».

Aussi les investisseurs «s'attendent à ce qu'un compromis soit trouvé avant que l'économie ne soit vraiment affectée à long terme», estime Brian Rehling.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,646% contre 2,615% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,721% contre 3,686% la veille.

À Toronto, le secteur industriel a avancé de 1,5%, l'action du Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]] ayant pris 1,66 $ à 106,03 $.

Le secteur de l'énergie a gagné 0,87 pour cent, même si le cours du pétrole brut a perdu des plumes pour une troisième séance d'affilée en raison de l'inquiétude entourant l'impasse budgétaire aux États-Unis et la faiblesse des données manufacturières en Chine.

Le prix du brut a échappé mardi 29 cents US à 102,04 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] s'est appréciée de 45 cents à 32,82 $.

Les titres miniers ont encaissé le plus important recul, le secteur aurifère ayant plongé d'environ 2,6 pour cent. Le cours du lingot d'or a lâché 40,90 $US à 1286,10 $ US l'once à New York. L'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a chuté de 58 cents à 18,60 $.

Le secteur des métaux de base a pour sa part retraité de 1,4 pour cent, tiré vers le bas par le cours du cuivre, entre autres. Celui-ci a perdu 5 cents US à 3,27 $ US la livre à New York. L'action de First Quantum Minerals [[|ticker sym='T.FM'|]] a rendu 59 cents à 18,59 $.