Une conjoncture pourrait être favorable aux investisseurs qui n'ont pas froid aux yeux dans les deux prochaines semaines, alors que les géants de l'internet lèveront le voile sur leurs résultats du deuxième trimestre.

L'analyste Colin Sebastien, de la firme de gestion de fortune Robert W. Baird, de Milwaukee (Wisconsin), a confiance dans l'industrie et conseille de profiter de tout repli pour accumuler des actions dans les chefs de file de l'industrie, ses préférés étant Google et eBay.

« Nous restons optimistes pour le secteur de l'internet, étant donné la tendance fondamentalement haussière dans le commerce électronique et la publicité en ligne, sans compter l'impact bénéfique de la croissance des ventes d'appareils mobiles", écrit l'analyste, qui note cependant que le ralentissement de l'économie globale, et particulièrement la stagnation des affaires en Europe, ainsi que les variations de taux de change pourraient en limiter la croissance à court terme.

Plusieurs indicateurs confortent l'analyste. MasterCard note un taux de croissance annuel dans les deux chiffres des ventes sur internet aux États-Unis pour les mois d'avril et mai. Visa Europe relève pour sa part une reprise des ventes en ligne sur son territoire, de mai à juin. De même, selon le département du Commerce des États-Unis, la croissance du commerce électronique triple, sinon quadruple celle du commerce traditionnel.

La croissance des ventes de téléphones multifonctions est aussi encourageante pour les géants du web qui y chargent leur système d'exploitation ou leurs applications. L'International Data Corporation voit une augmentation de 33% dans le monde de juin 2012 à juin 2013 et un rythme annuel de 17% est prévu pour les cinq prochaines années. Google a notamment activé 900 millions d'appareils sous Android depuis le début de l'année (comparativement à 400 millions l'an dernier) et a versé plus de redevances jusqu'à maintenant aux développeurs d'applis qu'au cours de toute l'année dernière.

Les fluctuations monétaires provoquent cependant un vent de face pour les multinationales du web, et en premier lieu les Amazon, eBay et Google, note l'analyste qui lui attribue la »légère résistance« perceptible sur les marchés boursiers à l'égard de ces titres-vedettes. Le dollar américain s'est nettement renforcé contre l'euro, le dollar canadien et le yen japonais, mais s'est modestement affaibli contre la livre sterling au cours des trois derniers mois.

Les grandes valeurs du web, à l'exception notable de Facebook, ont généralement obtenu de bons résultats en Bourse ces derniers mois.

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GOOGLE

Cours: 905,24$US

Variation depuis le début de l'année: " 28,0%

Les analystes s'attendent à ce que Google annonce le 18 juillet un bénéfice trimestriel de 10,84$ par action pour un total de 46,25$ au terme de l'exercice. Ils misent sur les moteurs de recherche et le commerce en ligne, mais redoutent de mauvaises surprises du côté de la filiale Motorola. Pas moins de 31 analystes recommandent l'achat de Google, cependant que 14 s'en tiennent à maintenir leur position et un est carrément vendeur. C'est notamment le titre internet préféré de la Deutsche Bank depuis l'automne dernier.

AMAZON.COM

Cours: 291,53$US

Variation depuis le début de l'année: " 16,2%

Le détaillant en ligne Amazon.com devrait présenter des résultats solides le 26 juillet, avec un bénéfice trimestriel avant poste extraordinaire d'environ 6 cents par action. Les marges d'exploitation sont l'élément le plus imprévisible avec l'expansion des affaires d'Amazon dans les appareils mobiles, la distribution de contenus et les centres de traitement des commandes, note l'analyste Colin Sebastien, de la firme Robert W. Baird. Soit dit en passant, Apple et Amazon ont convenu hier de mettre fin à leur procès pour savoir qui avait le droit d'utiliser le nom »App Store".

eBAY

Cours: 54,49$US

Variation depuis le début de l'année: " 6,9%

Les analystes sont aussi confiants dans le succès de l'encanteur en ligne eBay malgré le ralentissement des affaires aux États-Unis et la morosité des consommateurs en Europe. Un bénéfice par action de 63 cents par action est attendu le 17 juillet, et la cible pour l'exercice entier est de 2,75$ pour un ratio cours/profits prévus de 19,5 fois, ce qui se compare à Google. Trente-huit des 44 analystes qui s'y intéressent recommandent l'achat du titre, les autres restant sur la clôture.

FACEBOOK

Cours: 25,48$US

Variation depuis le début de l'année: - 4,3%

Le consensus des analystes table sur un profit par action de 14 cents à la divulgation de la dernière performance trimestrielle de l'ami Facebook, le 24 juillet. L'attention se porte sur la monétisation des applications pour téléphones multifonctions et les perspectives de croissance des recettes publicitaires au deuxième semestre. Trente analystes recommandent maintenant l'achat du titre qui a raté son entrée en Bourse l'an dernier, tandis que trois sont vendeurs et huit demeurent neutres.