Les perspectives demeurent favorables pour les firmes d'ingénierie canadiennes en 2013 avec plusieurs mégaprojets en vue, notamment ceux liés à l'essor du secteur énergétique en Amérique du Nord, alors que le secteur privé s'apprête à prendre le relais du financement public en contraction.

Selon l'analyste Pierre Lacroix, de Desjardins Marchés des capitaux, les investisseurs pèchent par excès de prudence à l'égard de ces titres, en sous-estimant notamment le potentiel de développement des infrastructures pétrolières, ce qui devrait laisser place à la surprise dans les 12 prochains mois.

Ses préférences vont à la firme de génie-conseil montréalaise SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]], parmi les grandes capitalisations, Aecon [[|ticker sym='T.ARE'|]], parmi les plus petites, et Genivar [[|ticker sym='T.GNV'|]], pour le revenu de dividendes. «Chacun de ces titres offre une combinaison attrayante d'attentes modérées du marché, de valorisations attrayantes et de carnets de commandes solides avec une bonne prévisibilité pour l'année à venir», explique M. Lacroix.

Les titres des groupes IBI [[|ticker sym='T.IBG'|]], qui vient de réduire son dividende de moitié, et CVTech [[|ticker sym='T.CVT'|]], centré sur une acquisition en 2013, lui paraissent aussi prometteurs. La firme de génie-conseil albertaine Stantec [[|ticker sym='T.STN'|]] lui semble cependant surévaluée après sa folle envolée boursière des derniers mois.

Groupe SNC-Lavalin

L'analyste de Desjardins croit que le conseil d'administration de SNC-Lavalin a agi avec diligence en prenant les mesures appropriées pour maintenir sa crédibilité à la suite des révélations d'irrégularités commises par d'anciens dirigeants, au début de l'année. Il en veut pour preuve les différents contrats obtenus malgré le scandale. Son collègue Trevor Johnson, de la Financière Banque Nationale, a plaidé de même la semaine dernière.

Pierre Lacroix, qui reconnaît que l'entreprise demeure globalement à risque avec les enquêtes en cours, estime que l'amélioration du bilan et des perspectives de bénéfice justifie une évaluation plus élevée de ces actions. Il prévoit que le titre, à 41,15$ actuellement, pourrait retourner à un prix de 54$, comme au début de l'année, sous l'impulsion du nouveau président, Robert Card.

La firme québécoise s'inscrit ainsi parmi les sept à recommander l'achat des actions de SNC alors que six s'en tiennent à les conserver. Seule la firme analytique EVA Dimensions, de Locust Valley, dans l'État de New York, conseille aux investisseurs de s'en départir. En moyenne, le consensus des analystes cible un prix de 47,58$ d'ici 12 mois.

Groupe Aecon

Le Groupe Aecon offre de même aux investisseurs, à un coût relativement faible, une participation dans des mégaprojets très diversifiés, dans la construction, le transport, l'énergie et les ressources, au Canada, selon la dernière analyse sectorielle de Desjardins. Grâce à l'amélioration des marges bénéficiaires de ses projets, la firme de génie-conseil torontoise promet une croissance soutenue des profits en 2013 et 2014. L'attribution de nouveaux contrats pourrait agir comme catalyseur pour le titre qui se négocie à environ cinq fois seulement le résultat d'exploitation prévu. La cession éventuelle de la participation d'Aecon dans l'aéroport international de Quito, d'une valeur de 125 à 150 millions, pourrait aussi galvaniser l'entreprise en Bourse tout en améliorant la flexibilité de son bilan.

Pierre Lacroix cible un prix de 14,50$ en 2013 pour Aecon qui, à 10,64$, est pratiquement inchangé depuis le début de l'année. La majorité des analystes ont des attentes plus élevées encore, à 14,91$. Neuf sont acheteurs et trois le conservent. Pas de vendeur.

Genivar

Selon l'analyse de Desjardins, si certains investisseurs s'inquiètent à juste titre de l'intégration des activités de la firme britannique WSP Group, les attentes du marché sont trop prudentes à l'égard de Genivar. M. Lacroix considère que le groupe, avec son flux de trésorerie stable, offre une combinaison unique permettant aux investisseurs de «jouer le thème infrastructures mondiales» tout en profitant d'un dividende élevé (7,3%) et relativement stable qui devrait d'ailleurs se sécuriser l'an prochain.

Le groupe montréalais de génie-conseil est recommandé par 6 des 15 analystes qui s'y intéressent. Les neuf autres conseillent de le conserver.

Le prix cible est de 24,88$ pour un potentiel d'appréciation de 21%.