Genivar pourrait maintenir plus facilement qu'on le craint son dividende trimestriel élevé de 37,50 cents l'action, lequel procure maintenant un rendement de 6,6%, malgré la dilution causée par l'achat de la firme d'ingénierie anglaise WSP Group. Il ne faut pas sous-estimer le plan de réinvestissement des dividendes récemment annoncé par l'entreprise.

> Réagissez sur le Blogue des marchés

Alors que Genivar vient de clore les financements requis d'environ 422 millions de dollars pour mener à bien l'acquisition britannique, l'analyste Maxim Sytchev, d'AltaCorp Capital, revoit ses calculs pour notamment prendre en compte le plan de réinvestissement des dividendes récemment annoncé par l'entreprise. Celui-ci aura un grand effet sur le ratio de distribution (dividendes versés/bénéfices nets). Selon les prévisions de l'analyste, Genivar, tout en maintenant son niveau de dividende actuel, pourrait ramener ce ratio à 83%, dès cette année, et à 52% l'an prochain, ce qui est plus près de la norme. Ce ratio est de 96% et 80%, pour les deux années respectives, si l'on exclut l'impact de l'opération d'achat sur WSP.

Les 14,7 millions d'actions de la Caisse et de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, les deux partenaires dans l'acquisition de WSP, participent en effet au programme. Au total, les versements de dividendes en espèces devraient diminuer de près de 22 millions par année, à la faveur du régime. L'analyste prévoit ainsi un débours de 51,2 millions en 2012 et de 53,3 millions en 2013, au chapitre du dividende.

Le titre de Genivar (22,29$ en clôture hier) a perdu près de 11% de sa valeur depuis l'annonce de l'achat de la firme britannique, et de plus du tiers par rapport à son sommet de 34,55$ atteint le 28 février 2011. Les investisseurs s'inquiètent de la contraction des marges bénéficiaires et de la capacité de l'entreprise québécoise à maintenir son dividende trimestriel élevé. Pour l'exercice financier 2011, Genivar a distribué près de 80% de ses profits à ses actionnaires. Un taux de plus de 50% est habituellement considéré comme élevé.

L'analyste Maxim Sytchev a par ailleurs revu à la baisse ses estimations de chiffres d'affaires, en raison principalement de la faiblesse du marché des municipalités au Canada, et ses estimations de marge pour Genivar à la suite de l'acquisition de la firme britannique, moins rentable. Il abaisse ainsi sa cible de prix pour Genivar, de 29$ à 26,50$.

On en discute sur le Blogue des marchés à www.lapresse.ca/durivage