La Bourse de New York se repliait jeudi, le marché tablant sur des chiffres mensuels de l'emploi aux États unis meilleurs que prévu, qui repousseraient une fois encore une intervention de la Réserve fédérale.

Vers midi, le Dow Jones Industrial Average cédait 033% ou 44,12 points à 13 224,45 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,78% ou 23,79 points, à 3036,06 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait 0,49% ou 6,87 points à 1395,44 points.

À Toronto, le S&P TSX chutait de 1,335 ou 162,72 points à 12 067,40 points.

Après avoir brièvement salué le ralentissement-surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis, le marché pense que celles-ci présagent de chiffres mensuels «trop bons» vendredi, a déclaré Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.

Le ministère du Travail a indiqué que 365.000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 22 au 28 avril, en données corrigées des variations saisonnières, soit 7% de moins que la semaine précédente.

Ces chiffres sont publiés à la veille de la présentation du rapport sur l'emploi et le chômage aux États-Unis pour le mois d'avril.

Ils «renforcent l'idée selon laquelle la hausse des demandes (durant les semaines précédentes) a été biaisée par des facteurs saisonniers», a avancé Dick Green, analyste chez Briefing.com, se demandant si cela ne présageait pas de bons chiffres vendredi.

Or, a expliqué M. Blicksilver, «ces données économiques réduisent les chances d'une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire». Wall Street ne cesse en effet de réclamer une nouvelle action de la Fed pour redonner aux marchés un nouvel élan.

Il a par ailleurs relevé la décision de la BCE de maintenir son taux directeur à 1%, sans annoncer de nouvelles mesures alors que l'économie de la zone euro est toujours précaire.

«Si la Fed arrête d'injecter des liquidités, si la BCE arrête d'injecter des liquidités ... comment les marchés vont continuer à grimper?», s'est interrogé M. Blicksilver.

Wall Street était également pénalisée par la baisse de la productivité des entreprises aux États-Unis au premier trimestre, qui traduisait la conjonction du ralentissement de l'économie et de l'amélioration progressive de l'emploi.

Hors secteur agricole, la productivité, mesure du rapport de la production aux heures travaillées, a reculé de 0,5% en rythme annualisé par rapport au quatrième trimestre de 2011, contre 0,8% attendu.

«Le marché montre peu de signes d'entrain», a résumé Briefing.

Enfin, l'indice ISM «non-manufacturier», qui mesure l'activité dans les services aux États-Unis, a ralenti pour le deuxième mois de suite en avril, pour s'établir à son niveau le plus bas depuis le début de l'année.

Côté valeurs, le groupe de médias Viacom gagnait 2,85% à 48,78 dollars après avoir publié un bénéfice net en hausse de 55% pour le deuxième trimestre de son exercice décalé, à 585 millions de dollars, et nettement supérieur aux attentes.

Dans l'automobile, General Motors lâchait 2,10% à 22,45 dollars. Le constructeur automobile américain a annoncé jeudi un bénéfice divisé par trois sur un an au premier trimestre à cause d'une perte en Europe mais nettement supérieur aux prévisions de Wall Street, assorti de ventes en légère hausse.

Son concurrent Ford lâchait 0,90% à 11 dollars.

L'enseigne de supermarchés haut de gamme Whole Foods s'envolait de 6,82% à 90,06 après des résultats nettement supérieurs aux attentes des analystes.

La marque de café Green Mountain s'effondrait de 42,95% à 28,25 dollars après avoir nettement revu à la baisse ses prévisions pour l'année.

Enfin, le fonds d'investissement Carlyle gagnait 1,7% à 22,38 dollars dans ses premiers échanges sur le Nasdaq. Son concurrent Blackstone cédait 1,28% à 13,04 dollars et KKR 1,19% à 9,11 dollars.

La chaîne de grands magasins perdait 1,91% à 30,68 dollars après avoir raté ses objectifs trimestriels

Le marché obligataire évoluait en légère hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait légèrement à 1,921% contre 1,922% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,109% contre 3,114%.