Il est difficile d'imaginer comment les nouvelles en provenance d'ici pourront faire avancer les indices boursiers nord-américains tant que la pression continuera de se faire sentir sur le marché obligataire européen.

La divulgation des chiffres d'affaires réalisés par les détaillants américains durant le long weekend de la Thanksgiving risque d'influencer l'humeur pour commencer la semaine, mais des ventes d'obligations en Italie et en Belgique, lundi, vont rapidement attirer les regards.

La tension pourrait se maintenir toute la semaine, puisque la France et l'Espagne testeront le marché obligataire vendredi.

«Les roues commencent à se détacher de l'autobus de la zone euro maintenant que les investisseurs ont commencé à snober les obligations allemandes», dit Sal Guatieri, de la BMO.

«Ce que l'Europe a besoin de la part de l'Allemagne, c'est de l'empathie. On a besoin d'entendre Angela Merkel parler comme Bill Clinton l'a déjà fait devant un chômeur et dire: je sens votre douleur», commente Avery Shenfeld, de la CIBC.

«La meilleure façon d'y arriver est de voir l'économie allemande sentir ce sentiment angoissant le plus vite possible. L'Allemagne devrait rejoindre les autres pays d'Europe en récession au prochain trimestre et les objections des citoyens allemands et de la Bundesbank devraient commencer à s'estomper, ce qui rendra l'assouplissement quantitatif nécessaire et fournira une couverture politique pour l'achat plus soutenu d'obligations.»

Une telle situation affaiblirait l'euro et soutiendrait les exportations vers d'autres continents, ajoute l'économiste de la CIBC en souhaitant quelques mois de mauvaises nouvelles aux Allemands.

«L'Europe doit cesser d'annoncer des plans et doit implanter des solutions», ajoute Martin Schwerdtfeger, de la TD.

«Les solutions complexes nécessitent des compromis historiques. Le danger est le suivant: si les politiciens ne plient pas, l'économie mondiale va casser et personne ne peut accepter ça.»

Plusieurs statistiques économiques d'importance seront publiées aux États-Unis pendant la semaine et certaines d'entre elles pourraient montrer que l'économie américaine fait d'autres petits pas vers l'avant.

Il y aura notamment des données sur les ventes de maisons neuves (lundi), la confiance du consommateur (mardi), le livre beige de la Fed (mercredi), les chiffres mensuels d'ADP sur l'emploi (mercredi), l'ISM manufacturier (jeudi) et la mise à jour mensuelle du marché de l'emploi (vendredi).

La Chine retiendra l'attention jeudi matin avec la présentation de la version officielle de son indice PMI de novembre. Une version préliminaire et incomplète publiée au cours de la dernière semaine a déçu en montrant une contraction de l'activité dans le secteur manufacturier.

Bombardier, Gildan, Reitmans, Lululemon, La-Z-Boy, Aeropostale, Tiffany, la Banque Royale, la Banque Scotia, la CIBC et la Banque TD sont quelques entreprises qui vont dévoiler leurs résultats financiers d'ici vendredi prochain.

Le TSX a cédé 4% cette semaine et les principaux indices américains ont perdu 5%.