Il y a un temps pour tout, dit-on. Or, ces jours-ci, c'est le temps d'être prudent, dit Connor O'Brien, chef des investissements chez Gestion d'actif Stanton. Il affectionne particulièrement les actions et obligations à rendement courant élevé et se vendant à bon prix.

La crise des dettes souveraines en Europe le rend en effet craintif. Il appréhende une récession dans les vieux pays.

D'après lui, la solution aux maux passe par une réforme structurelle de la Banque centrale européenne qui doit nécessairement aboutir à une plus grande indépendance de l'institution financière par rapport au pouvoir politique.

Pour tirer son épingle du jeu dans les 6 à 12 prochains mois, M. O'Brien mise sur quatre actions à rendement courant élevé: un titre lié au pétrole, deux fiducies du secteur immobilier et une télécom européenne au rayonnement international. Quand M. O'Brien investit dans les titres étrangers pour ses clients, il prend soin de neutraliser le risque de taux de change.

Freehold Royalties [[|ticker sym='T.FRU'|]]

Fermeture: 18,36$

Sommet 52 semaines: 23,28$

Bas 52 semaines: 14,51$

Dividende annuel: 1,68$

Voici une société, fondée par le Canadien National, qui a hérité de certains de ses terrains pour lesquels Freehold reçoit des redevances de la part des producteurs pétroliers. Encore aujourd'hui, le CN détient 21% de FRU. En somme, c'est une entreprise avec des terres et des revenus, mais qui n'a à peu près pas de dépenses. Les marges sont en conséquence, quoique la croissance des profits reste modeste. L'action donne un généreux rendement courant de 9%. «Le risque, c'est le prix du pétrole», dit le gestionnaire de portefeuille de 50 ans. Les deux tiers des redevances proviennent du pétrole, le dernier tiers vient du gaz naturel, de la potasse, etc.

Artis REIT [[|ticker sym='T.Ax.UN'|]]

Fermeture: 13,68$

Sommet 52 semaines: 14,47$

Bas 52 semaines: 9,83$

Dividende annuel: 1,08$

Fiducie immobilière de Winnipeg, Artis détient un portefeuille d'immeubles diversifié (industriel, commercial, bureaux) dans des marchés secondaires de l'Ouest canadien. Avec les taux d'intérêt de long terme au plancher, la période est propice aux REITs. Les FPI spécialisées dans les gratte-ciel de prestige comme Brookfield donne un rendement courant variant entre 3 à 5%. Avec des FPI spécialisées dans les marchés secondaires comme Artis, le rendement s'améliore comme avec Artis qui donne pratiquement 8%. «Selon nous, les distributions sont soutenables à long terme», évalue M. O'Brien. Qui plus est, le titre profite d'un vent favorable depuis octobre et il reste bon marché.

Par ailleurs, M. O'Brien tient à dire qu'il aime bien Quebecor malgré son dividende modeste. L'action reste sous-évaluée par rapport aux titres des médias et des télécoms comme BCE et autres. «Avec sa position dominante dans plusieurs médias, son modèle d'affaires est moins risqué que celui de ses concurrents», croit celui qui aussi chefs des investissements des Fonds O'Leary.

American Capital Agency [[|ticker sym='AGNC'|]]

Fermeture: 28,06$

Sommet 52 semaines: 30,76$US

Bas 52 semaines: 22,03$ US

Dividende annuel: 5,60$

Il y a rendement élevé et rendement élevé. Tenez-vous bien, AGNC donne un rendement courant de 20%! Le REIT américain détient un portefeuille de prêts hypothécaires résidentiels garantis par les agences Fannie Mae et Freddy Mac. On imagine qu'il s'agit d'un secteur d'activités que les investisseurs fuient comme la peste. La fiducie à la capitalisation boursière de 6 milliards US se vend grosso modo à sa valeur comptable. Le fonds est géré par American Capital qui est passé près de la faillite pendant la crise financière de 2008. AGNC verse une distribution de 1,40$US par trimestre depuis 2009. Pour le particulier, toutefois, il est préférable de détenir AGNC par l'intermédiaire d'un fonds commun, prend soin de préciser M. O'Brien, pour éviter les impôts prélevés à la source.

Vodafone [[|ticker sym='VOD'|]]

Fermeture: 26,96$

Sommet 52 semaines: 31,98$US

Bas 52 semaines: 23,77$US

Dividende annuel: 0,96$ US

Comme bien des titres européens, la société londonienne se vend au rabais, à 10 fois les profits tout en donnant un rendement du dividende très intéressant de 7%. Présente partout dans le monde, Vodafone détient, par exemple, 45% de Verizon Wireless, aux États-Unis. Depuis trois ans, la croissance des revenus en provenance des marchés émergents atteint 74%.