Le secteur de l'énergie a tiré la Bourse de Toronto vers le bas jeudi, alors que les marchés nord-américains étaient secoués par de décevantes données sur le taux de chômage aux Etats-Unis, lequel a atteint son plus haut niveau depuis 1983.

L'indice composite S&P/TSX a retraité de 129 points, pour clôturer à 10 245,91 points, le cours du baril de pétrole brut ayant chuté de 2,58 $ US à 66,73 $ US à la Bourse des matières premières de New York - son plus bas niveau depuis un mois.

Le dollar canadien a pris 0,06 cent à 86,04 cents US.

La Bourse de croissance TSXV s'est pour sa part adjugé 0,61 point à 1092,58 points.

Les trois principaux indices américains ont tous reculé de plus de deux pour cent en réaction à l'annonce de la disparition de 467 000 emplois en juin, soit plus que prévu, ce qui a poussé le taux de chômage à 9,5 pour cent.

Andrew Pyle, conseiller pour ScotiaMcLeod, a comparé la lente hausse du taux de chômage vers le cap des 10 pour cent à une «mort par 1000 coupures», mais il juge que les données auraient quand même pu être pires. Cependant, la semaine de travail moyenne a reculé d'un dixième d'heure à 33 heures, ce qui élimine l'équivalent d'un autre 100 000 emplois.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a cédé 223,32 points à 8280,74 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a abandonné 26,91 points à 896,42 points.

L'indice composite du Nasdaq a quant à lui perdu 49,20 points à 1796,52 points.

Les marchés américains seront fermés vendredi à l'occasion de la fête de l'Indépendance.

La réaction aux données sur l'emploi trahit une certaine nervosité chez les investisseurs, a estimé Kate Warne, une spécialise des marchés canadiens chez la firme Edward Jones, à St. Louis.

«Le marché connaît vraiment de grandes sautes d'humeur. Il y a de petits signes de bonnes nouvelles et les investisseurs les interprètent comme des feux verts absolus, et puis il y a de petites mauvaises nouvelles et ils prennent ça comme si c'était la pire chose au monde», a noté Mme Warne lors d'un entretien.

«Ce que les investisseurs doivent garder en tête, c'est que c'est normal dans des cas comme celui-ci. Ce n'est pas inhabituel - lorsque nous sommes à des points tournants, cela peut prendre du temps et ça se déroule de façon plus erratique que la plupart des gens ne le voudraient.»

A Toronto, le secteur de l'énergie a cédé jeudi 4,1 pour cent.

La hausse du chômage nuit à la demande pour l'énergie à plusieurs niveaux. Les employés qui ont perdu leur emploi ou craignent de le perdre conduisent moins et achètent moins de biens. Les usines ont aussi réduit leur production et utilisent moins d'électricité ou de gaz naturel.

L'action de Suncor Energy (TSX:SU) a perdu 2,21 $, soit 6,3 pour cent, à 33,16 $, tandis que celle de son partenaire de fusion, Petro-Canada (TSX:PCA) a lâché 2,94 $, ou 6,5 pour cent, à 41,98 $.

Le secteur des métaux de base du TSX, qui a pris 73 pour cent au cours du deuxième trimestre, a grimpé de 1,7 pour cent.

Les actions financières ont perdu dans l'ensemble 1,2 pour cent, tandis que le secteur aurifère a gagné un pour cent.

Le cours du lingot d'or a chuté de 10,30 $ US à 931 $ US l'once à New York. L'action de Goldcorp (TSX:G) a gagné 94 cents à 41,37 $ à Toronto, alors que celle de Barrick Gold (TSX:ABX) a pris 50 cents à 39,65 $.