Les titres du groupe minier anglo-australien Rio Tinto ont plongé jeudi en bourse suite à des craintes sur le maintien de l'accord de partenariat d'un montant de 19,5 milliards de dollars avec le groupe chinois Chinalco.

L'action Rio Tinto a dégringolé de 11,7% à 57,60 dollars australiens sur des craintes d'une remise en cause de cet accord censé renflouer le groupe anglo-australien, au profit d'une augmentation de capital.«L'accord avec Chinalco était une tentative désespérée et à courte vue au moment où les marchés de capitaux et boursiers étaient gelés», a jugé Charlie Aitken, directeur de Southern Cross Equities, cité par Dow Jones Newswires, qui en parle déjà au passé.

«Aujourd'hui Rio a le choix entre plusieurs options de refinancement et il devrait les utiliser même si cela doit embarrasser son principal client», la Chine, a-t-il ajouté.

L'opération, étudiée actuellement par le gouvernement australien, doit permettre à Chinalco de doubler sa participation dans Rio Tinto pour atteindre 18%, obtenant deux sièges au conseil d'administration et des parts dans les mines d'aluminium, de bauxite, de cuivre et de minerai de fer.

Ce partenariat suscite cependant des réticences chez certains actionnaires et responsables politiques australiens, qui sont méfiants à l'égard de l'appétit des Chinois pour sécuriser leurs approvisionnements en matières premières.

Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, a toutefois défendu cet accord en soulignant que l'Australie était ouverte aux investissements étrangers. Il a néanmoins précisé que l'accord avec Chinalco, en raison de son importance, devait être examiné au regard de l'intérêt national.

Le gouvernement de Canberra doit faire connaître sa décision d'ici à la mi-juin.