Le chef de cabinet de Philippe Couillard a révélé mercredi avoir eu des liens professionnels avec Marc Bibeau, qui se trouve au coeur d'une enquête de l'UPAC sur le financement politique du Parti libéral (PLQ).

Dans un communiqué, Jean-Louis Dufresne a indiqué que l'entreprise dont il était le vice-président, BCP Consultants, s'est vue confier en 2010 un mandat par l'entreprise de M. Bibeau, la société Beauward. 

Il s'agit d'un mandat d'affaires publiques par lequel BCP fournissait des conseils en communication, rédigeait des documents et exécutait des veilles médiatiques. 

«Je n'ai eu avec M. Bibeau que des liens professionnels relatifs à la réalisation du mandat confié à BCP Consultants, a indiqué M. Dufresne dans sa déclaration. Depuis mon départ de BCP Consultants, je n'ai eu aucun contact avec M. Bibeau.»

M. Dufresne a rejoint le cabinet de M. Couillard en 2013, donc trois ans après que BCP Consultants eut décroché le mandat auprès de Beauward.

La diffusion du communiqué a coïncidé avec le témoignage de M. Couillard dans le cadre de l'étude des crédits du Conseil exécutif, le ministère du premier ministre.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a immédiatement questionné le premier ministre.

«Il y a une déclaration de votre chef de cabinet qui vient de sortir, et qui affirme qu'il a eu avec M. Bibeau des liens professionnels avec un mandat confié à BCP Consultants, a dit M. Lisée. Est-ce qu'il est au courant de ça?» 

M. Couillard s'est porté à la défense de son chef de cabinet.

«Ce n'était pas M. Dufresne qui avait personnellement un contrat avec M. Bibeau, a dit M. Couillard. C'était l'entreprise de M. Bibeau qui a retenu les services de BCP Consultants, comme ça se fait couramment.»

«Comment peut-on reprocher à quelqu'un d'exercer sa profession? a-t-il ajouté. C'est très curieux.»

L'enquête Mâchurer de l'UPAC porte sur le financement du PLQ. Elle cible une trentaine de personnes. M. Bibeau, qui agissait comme collecteur de fonds, est l'une des personnes visées par l'enquête. L'ancien premier ministre Jean Charest est également dans la mire des policiers.

Photo David Boily, archives La Presse

Marc Bibeau