La méfiance s'est installée au sein du gouvernement Couillard. Une opération cautionnée par le cabinet du premier ministre agace bien des membres du gouvernement. Un pointage réalisé auprès des députés évalue la performance des équipes des différents ministres.

Lancée au printemps, l'initiative a pris un nouvel élan en juin après le caucus extraordinaire de Montmorency destiné à permettre aux élus d'exprimer leurs frustrations. « C'est le droit de grogner », ironisera l'un des ministres dont la performance a été sondée.

Les nominations de Sébastien Proulx et de Dominique Anglade, issus de l'ADQ et de la CAQ, ont ulcéré bien des députés d'arrière banquette. La cerise sur le gâteau : il est arrivé que des annonces gouvernementales se fassent en région sans que l'élu libéral local ait été informé de la tenue de la conférence de presse.

Deux ministres surtout se retrouvaient dans l'embarras - bien des députés se disaient mécontents de l'attitude des cabinets de Jacques Daoust - qui a démissionné il y a deux semaines - et de David Heurtel, le ministre de l'Environnement. L'entourage du premier ministre s'est tenu informé des constats. On chuchote que le cabinet de M. Heurtel et d'autres ministres, Kathleen Weil et Rita De Santis par exemple, semblent dotés d'une porte tournante - les attachés politiques s'y succèdent rapidement.

Pour le whip libéral, Stéphane Billette, ce sondage est une initiative de son bureau et non une commande du « bunker », le bureau du premier ministre Couillard.

« C'est un processus continu d'amélioration. Il faut qu'il y ait les relations les plus efficaces possible entre les bureaux de comté et les cabinets ministériels. » - Stéphane Billette, whip libéral

Il s'agit de vérifier « si les relations sont bonnes, si les coups de fil sont retournés rapidement » explique-t-il refusant toutefois d'identifier les cabinets moins collaborateurs.

De dimanche midi à lundi midi, les chefs de cabinets du gouvernement Couillard étaient convoqués à une réunion stratégique à Duchesnay, dans Portneuf. Ils n'ont pas eu droit à des chiffres précis sur les finances publiques, mais on les a prévenus que la prochaine année serait « davantage sociale qu'économique ».

PROJETS DE LOI

Des projets de loi sont à prévoir ; on compte faire avancer celui sur l'obligation de donner et recevoir des services à visage découvert. Comme l'a laissé prévoir le premier ministre Couillard, le projet de loi 70 sur les nouvelles règles à l'aide sociale devra être adopté rapidement, quitte à recourir au bâillon à l'Assemblée nationale.

Pour les élus en région, la prochaine année assurera davantage de visibilité, a-t-on aussi indiqué. Toutes les annonces d'investissements du ministre Sébastien Proulx dans le réseau scolaire pour la réfection ou la construction d'écoles permettent de prévoir de nombreuses inaugurations, répercutées par les médias régionaux.