Le gouvernement Couillard aurait dû s'inspirer des conclusions du rapport Bouchard Taylor pour son projet de loi sur la neutralité de l'État, estime l'ancien député libéral de Verdun, Henri François Gautrin, en marge du congrès de son parti, qui se tient cette fin de semaine à Montréal.

Toujours connu pour son franc-parler, redevenu simple militant, celui qui avait cédé son siège à Jacques Daoust n'a pas caché que le projet de loi déposé cette semaine par la ministre Stéphanie Vallée l'avait laissé sur sa faim. Mme Vallée ne propose aucune interdiction au port de signe religieux, la seule condition restant que les services doivent se donner et être reçus à visage découvert.

Le choix du gouvernement, aligné sur les engagements libéraux de la campagne électorale, ne règle pas le port du tchador, le vêtement qui couvre tout le corps ne laissant visible que le visage. En 2008, après des mois de consultations, la commission présidée par Gérard Bouchard et Charles Taylor avait suggéré que le port de signes religieux visible soit interdit aux représentants de l'État en situation d'autorité : les policiers et les juges par exemple.

Relancé sur le port du tchador, M. Gautrin a pris ses distances de la position du gouvernement. Pour lui il aurait fallu se rapprocher davantage de cette proposition longuement mûrie. «Je connais Bouchard Taylor parce que je fais partie des gens qui lisent les rapports», a souligné l'ex-député. Pour lui, il est clair que le gouvernement Couillard «aurait dû s'en inspirer» plutôt d'éviter le débat en se limitant à l'interdiction du voile.

«La position du gouvernement est assez fine. Il faut d'abord que les services soient neutres et on ne se préoccupe pas de la façon dont les gens qui les assurent sont habillés», résume-t-il.