Alors qu'elle étudie en sociologie à l'Université de Montréal, Louise Harel est vice-présidente de l'Union générale des étudiants du Québec pendant la turbulente année 1968.

Permanente au Parti québécois en 1970, elle gravit les rangs du parti pour devenir vice-présidente en 1979. Pendant ce temps, elle obtient une licence en droit.

 

Le chef René Lévesque lui propose de se présenter dans Maisonneuve aux élections de 1981. Elle bat le libéral sortant. Elle est alors nommée ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration.

Ce mandat est houleux. En 1982, la Constitution du Canada est modifiée sans l'accord du Québec, sous l'impulsion du gouvernement fédéral dirigé par Pierre Elliott Trudeau. En 1984, le nouveau chef conservateur Brian Mulroney propose au premier ministre René Lévesque le «beau risque», la réconciliation constitutionnelle, en échange de l'appui du Parti québécois aux élections fédérales. Mme Harel, comme d'autres, s'oppose à son chef. Le «beau risque», qui débouchera sur l'accord du lac Meech, s'est terminé «en queue de poisson» en 1990, rappelait encore hier Mme Harel.

En 1985, Mme Harel est réélue dans l'opposition, tout comme en 1989. En 1990-1991, elle siège à la commission Bélanger-Campeau sur l'avenir constitutionnel du Québec. En 1992, elle milite avec le PQ contre l'accord de Charlottetown, au référendum pancanadien qui se soldera par une victoire serrée du NON. Un autre passage difficile, affirmait hier Mme Harel.

En 1994, le PQ reprend le pouvoir avec Jacques Parizeau à sa tête. Mme Harel occupe plusieurs ministères, notamment l'Emploi et l'Immigration. Elle fait alors adopter la Loi sur l'équité salariale. Cependant, le point marquant de ce mandat demeure le référendum de 1995, décidé par une faible marge (50,6%) contre le projet souverainiste. «À Hochelaga-Maisonneuve, on a eu 92% de participation et on a égalisé le record du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour le OUI», a tenu à rappeler hier Mme Harel.

Après sa réélection en 1998, elle hérite du dossier de la réforme municipale qui mènera aux fusions, à Montréal et dans quelque 70 autres villes du Québec. L'enjeu s'est retrouvé au coeur des élections suivantes, avec la promesse des «défusions» du Parti libéral. Le sujet faisait toujours vibrer Mme Harel hier, qui a dénoncé «le cadeau princier de 30 millions par année» fait par le gouvernement Charest aux villes de la banlieue de l'Ouest-de-l'Île. «J'étouffe encore rien que d'y penser», a-t-elle dit.

De mars 2002 à juin 2003, Mme Harel est présidente de l'Assemblée nationale, une première pour une femme. Réélue en 2003, elle devient chef de l'opposition en juin 2005, jusqu'en août 2006.